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28.09.2005
1993 - Cameroun-Zimbabwe :Welcome in America
Le dernier match qualificatif pour le mondial américain s’était joué sous une forte tension.
Trois ans après leur brillante prestation en Italie, les Lions sont attendus au tournant par leurs fans qui se recrutent désormais aux quatre coins du monde, mais surtout par leurs détracteurs. Et ils en ont. La sélection se lance dans la bataille des éliminatoires. Elle se déroule péniblement. Le Zimbabwe tient tête au Cameroun. Le pays et le monde entier attendent qu’Omam, Kana, Mfede, Makanaky remettent çà. La qualification est attendue avec impatience malgré la crise économique qui fait ses ravages. Le franc CFA vient d’être dévalué. Les Camerounais noient leurs soucis dans la bière, mais surtout le ballon.
Le jour du match, ils sortent leurs derniers sous et se ruent au stade. Le président de la République fait le déplacement. Les supporters partent des quatre coins du pays. A partir de leur base, les Lions ont les échos de la mobilisation. François Omam Biyick s’en souvient. " On sentait une véritable tension qui venait de l’extérieur. On avait la pression des responsables et des supporters. La veille, le président de la Fédération (NDLR : Maya Daher) nous avait renduvisite. Le matin du match, le ministre de la Jeunesse et des sports était venu nous voir. Du coup, on avait une grosse responsabilité sur nos épaules ", se remémore l’ancien attaquant des Lions. La température monte au fur et à mesure que l’heure du match approche. Léonard Nseke, l’entraîneur en chef du collège d’entraîneurs nationaux en place, au cours de la réunion technique, communique la liste du onze entrant. 13h30, le bus des Lions quitte l’hôtel, escorté par les motards. Omam témoigne. " Tout au long du parcours, on voyait comment le pays tout entier était derrière nous. On n’avait pas droit à l’erreur. Les Zimbabwéens refusent les vestiaires qui leur sont réservés et choisissent de s’habiller dans les couloirs sous le prétexte que nous y avons jeté des gris-gris. L’ambiance est très tendue lorsqu’on pénètre sur la pelouse.
Le match commence. A la quinzième minute, on obtient le penalty que je transforme. Les Zimbabwéens et leur entraîneur manifestent bruyamment contre le penalty, sous le fallacieux prétexte qu’il n’est pas justifié. Leur coach sort une liasse de billets d’argent qu’il jette sur l’arbitre. Une façon de dire qu’il a été corrompu. Il est expulsé. Ce vilain geste m’avait beaucoup marqué ", note François Omam Biyick qui à la 28e mn va inscrire son deuxième but. Du coup, il devient l’homme du match. Blessé, il quitte ses camarades. A la reprise, les visiteurs ne désarment pas. Ils poussent les Lions dans leur dernier retranchement. A la 50e mn, Peter Ndlovu, un joueur très remuant, réduit le score. Stupeur à Mfandena. La tension monte. 90e mn, Maboang Kessak délivre définitivement tout un peuple en inscrivant le troisième but. La voie des Etats-Unis est ouverte. Les Lions participeront à leur troisième coupe du monde, la deuxième d’affilée. Et depuis onze ans, l’histoire dure toujours.
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Hits: 1 | Source:cameroon-tribune.cm | |
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