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01.02.2008
François Ngoumou, entraîneur de football en Belgique : “ Eto’o est une arme fatale qu’il faut savoir exploiter ”
Consultant pour la Radio télévision belge francophone (Rtbf) à la coupe d’Afrique des nations (Can) de football 2008, le directeur technique du Fc Couillet (club de D3 en Belgique), ex-entraîneur de Asmy 1er, Tonnerre de Yaoundé et Foudre d’Akonolinga, fait une analyse du jeu des Lions Indomptables au cours du premier tour.
Quels regards portez-vous sur les Lions Indomptables jusqu’ici?
J’ai vu les Lions Indomptables présenter trois visages. Face aux Pharaons d’Egypte, l’équipe était très brouillonne : absence de positionnement, absence totale de cohésion dans le groupe. On avait l’impression que l’entraîneur lui-même découvrait sa formation. Contre la Zambie, les Lions Indomptables ont évolué en dents de scie. Ils n’ont pas été constants tout au long de la rencontre. Notre flanc gauche n’était pas du tout à la hauteur. Contre le Soudan, nous avons vu une équipe du Cameroun jouant à 75% de ses potentialités en première mi-temps. En deuxième mi-temps, on retombe dans nos travers : un milieu de terrain qui ne sait pas récupérer le ballon, qui n’arrive plus à mettre des attaquants sur orbite. La défense qui hésite. Heureusement, Kameni était en très bonne grâce. Puis, est intervenue la seule action d’éclat de la deuxième mi-temps : le but d’Eto’o Fils survenu vers la fin du match sur une longue passe de Mbami. Ce but prouve que nous avons avec nous, le meilleur avant-centre du monde, qui veut jouer dans les espaces. Il faut savoir exploiter cette arme fatale. C’est là où les entraîneurs camerounais doivent travailler pour exploiter au mieux le potentiel d’Eto’o.
Que doit-on revoir chez les Lions Indomptables?
Je vois entre autres stratégies le fait qu’on attaque tous ensemble et qu’on défende tous ensemble. L’équipe du Cameroun est forte lorsqu’elle est compacte. Il faut être un groupe homogène. Les compartiments défensif, médian et offensif jouent la même partition, nous coulissons ensemble vers l’attaque, nous coulissons ensemble vers la défense, nous avons toujours neuf à dix joueurs derrière le ballon. Il est difficile de bouger l’équipe qui est aussi bien en place. Si ces mouvements de va-et-vient sont suffisamment huilés, il sera difficile de battre le Cameroun.
Que pensez-vous de ces potentiels adversaires des Lions Indomptables ?
Le Cameroun a un potentiel de joueurs, un capital mental et psychologique qui est au-dessus de toutes les autres équipes. Pour ce qui est du match contre la Tunisie ou éventuellement l’Angola, je pense que si Samuel Eto’o est en forme et qu’on le mette sur orbite, une défense qui n’encaisse pas comme cela a été le cas lors de la première journée et un milieu de terrain où nous voyons Song Bilong et Mbami qui font un excellent travail de récupération, Epalle qui fait de la percussion sur le flanc droit. Si le flanc gauche est aussi puissant que le flanc droit en terme de percussion, de perforation de la défense adverse, il n’y a pas d’inquiétudes. Quel que soit l’adversaire : la Tunisie ou l’Angola. La Tunisie a certes un football occidental, mais elle n’a jamais inquiété le Cameroun en compétition internationale. Quant à l’Angola, nous l’avons souvent rencontrée dans la sous-région ; elle nous a rarement posé des problèmes. Ils jouent à un football technique, à la brésilienne, mais je pense que si les meilleurs sont choisis, nous n’aurons pas de problème pour passer ce tour.
Par Entretien mené à Tamale Par H. FOIMOUKOM
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