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20.08.2003
Mani Léonie :« Je me battrai jusqu’au bout»
Propos recueillis par
Thierry NDONG
L’athlète camerounaise réagit après la suspension de deux ans prononcée contre elle par l’Iaaf(Association internationale des fédérations d’athlétisme).
Léonie Mani, comment réagissez-vous face à la suspension qui vient d’être prononcée contre vous ?
Grand est mon plaisir de vous faire part du cauchemar que je vis depuis 2002.
Au départ, j’ai en effet été confondue à une autre athlète et l’on m’a accusée d’avoir fui le test. Ce qui n’est pas vrai. Après plusieurs investigations et ceci juste après ma victoire à la finale du grand prix, l’Iaaf ne m’a écrit aucune lettre d’excuses à ce propos. Depuis lors, je subis le harcèlement de l’Iaaf. De plus, ce test soit disant positif, a été effectué en mon absence. J’étais partie sur Washington pour mon visa. J’ai dû les appeler pour me faire le test parce que je voulais absolument la prime qui me revient. La raison que l’Iaaf donnait est que je n’étais pas disponible ; ce qui n’est pas vrai , puisque je courais les golden league, les grands prix qui sont supervisés par l’Iaaf. J’étais accessible à tout moment, même mon manager peut le confirmer. Je réalise maintenant que le tribunal arbitral du sport (Cas) est une partie de l’Iaaf actuellement en instance de dissolution vu son passé frauduleux, d’où le verdict qui n’a pu être qu’en leur faveur. Je suis en instance d’interjeter appel auprès du federal district court.
Quels sont vos arguments face à l’Iaaf ?
En ce qui concerne mon argumentaire face à l’Iaaf, il s’appuie sur l’indigestion alimentaire dont j’ai été victime à quelques jours du test. J’ai exigé d’autres tests dont les résultats étaient négatifs. Il est incompréhensible que j’appelle les gens pour me faire tester et le test sort positif et quelques semaines plus tard je subis d’autres tests tous négatifs. Quelque chose ne tourne pas rond.
Au cours d’un récent séjour au Cameroun, Lamine Diack a affirmé sans réserve que vous étiez dopée. Il a confirmé que vous serez suspendue. Estimez-vous qu’il est vite allé en besogne ?
Cela confirme et vérifie ce que je dis plus haut sur les relations du Cas et l’Iaaf. J’estime qu’il n’est va pas vite allé en besogne, puisque étant au courant de ce qui se passait dans son organisation. Je n’étais qu’une brebis parmi les loups au Cas.
Que pensez-vous faire maintenant que la suspension est confirmée ? Mettrez-vous fin à votre carrière ?
Bien entendu, je ne mettrais pas fin à ma carrière sportive, je me battrais jusqu’au bout pour prouver mon innocence. Dans le stress et le désarroi, à un certain moment, je me demande avec tout ce que j’endure si le fait d’être Africaine et sprinter talentueuse troublant l’hégémonie mondiale, est un crime contre l’humanité. Est-ce que le sprint est fait pour certains et pas pour d’autres ?
Mais je suis fière d’être Africaine et Camerounaise. Depuis cette cabale, je continue mes entraînements, je crois en Dieu et je suis sûre que tout ira bien et la vérité triomphera. Je remercie le peuple camerounais et la fédération d’athlétisme particulièrement de son soutien. Face à la situation que j’encours, je formule une demande d’aide financière au gouvernement camerounais par l’occasion qui m’est offerte. Car depuis l’an 2002 je traverse des périodes difficiles sans soutien.
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