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30.11.2005
Douala : Tranches de vie dans Renaissance
Le représentant de l’Adamaoua vit très modestement au centre d’accueil de Bépanda.
Après la déculottée de la première journée face à Yong Sports Academy (0-4), les joueurs de Renaissance de Meiganga semblent avoir retrouvé le moral. Réunis les uns à l’ombre d’un arbre, d’autres à l’entrée de l’imposant bâtiment du centre d’accueil de Bépanda, chacun des poulains de Baba Ibrahim, l’entraîneur du club, évite de se tourner les pouces. Ici, on traîne un seau d’eau ou on fait sa petite lessive. Là, on cire sa paire de godasses. Le tout dans une ambiance assez récréative, faite de blagues, railleries et taquineries… «Après le match, la vie continue», laissent échapper quelques joueurs. A deux doigts du groupe, Soulemanou Housseini, le commissaire aux comptes du club en compagnie de quelques joueurs parle de tout, sauf de la défaite. «Pour le moral des gars, c’est un match à vite oublier», déclare-t-il.
Arrivée à Douala depuis une dizaine de jours, c’est dans ce centre que la direction de l’équipe a établi son quartier général. «Le choix du site s’est effectué en fonction de nos disponibilités financières. Outre cela, il est grand avec un terrain de football réglementaire et situé à deux pas du stade de la Réunification où se déroulent les Interpoules», explique Soulemanou Housseini. C’est dans un vaste dortoir, au 2é étage d’un bâtiment qui en compte quatre, que les joueurs sont logés. Ils redoutent les moustiques, la chaleur de Douala, qui contrastent avec la fraîcheur de Meiganga. «Pis encore, il faut tout le temps descendre pour aller puiser de l’eau à l’extérieur de l’immeuble. Sans écran Tv, nous sommes coupés du reste pays», se plaignent-ils. «Quelques fois, le petit déjeuner se fait rare», explique Arouna Aoudou Séraphin, un bout de pain dans la main. Les deux autres repas de la journée sont distribués à midi et dans la soirée. «Ils viennent de l’extérieur sur des recommandations du médecin et de l’encadrement technique du club», expliquent les joueurs.
Les dirigeants du club quant à eux ont choisi des conditions plus accueillantes dans une auberge du coin où le service est un peu plus commode. Dans tous les cas, les joueurs de Renaissance gardent la tête froide. «Entente, solidarité, fraternité c’est ce qui nous permet de tenir bon», explique Jean Adjia, lequel a vite fait d’ironiser et de parler d’«Intercoqs» pour expliquer son mécontentement par rapport au quotidien. «L’équipe connaît bien de problèmes financiers. Le congrès organisé pour récolter les fonds n’a pas apporté grand chose», explique Mohamadou Nanaoua, président-fondateur du club en 2001. Lequel remercie Coton Sports de Garoua et d’autres mécènes pour leur soutien.
La journée au sein de cette équipe composée de chrétiens et musulmans commence par la prière matinale de 6h. «Après tout, il n’y a qu’un seul Dieu à qui nous demandons tous la même chose : force, courage, santé», renchérit Alliou Koulagna. Puis, c’est la séance d’entraînement. «A ce sujet, nous avons par jour deux séances de travail, celle du matin sur le réveil musculaire et celle de l’après-midi qui correspond à un match-test entre deux camps», explique Baba Ibrahim, le coach principal, qui semble satisfait de la discipline au sein du groupe et du respect de l’heure du coucher, 21h au plus tard.
Dippah Kayessé
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Hits: 1 | Source:quotidienmutations.info | |
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