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| ACTUALITE |
11.01.2009
Ils ont marqué l’année 2008 : Augustin Edjoa, ministre des Sports et de l’éducation physique.
Personne ne lui prédisait un grand avenir. Les pronostics favorables, si tant est qu’il y en avait, étaient rares, son échec, programmé. C’est que le ministère des Sports et de l’éducation physique est plutôt réputé très difficile. Beaucoup ont encore en mémoire, le cas de Théodore Lando qui détient le record du bail le plus court à la tête de ce département ministériel : nommé dans le gouvernement du 9 avril 1992, il sera débarqué sans façons le 27 novembre de la même année. En tout, il n’aura passé que neuf (9) mois à la tête de ce qui était encore jusqu’en 2004, le ministère de la Jeunesse et des sports. Bien que bénéficiant de sa double expérience d’ancien athlète et de dirigeant sportif (voir bio express) qu’il fût, l’enseignant qu’est Augustin Edjoa pouvait-il faire mieux que son prédécesseur, originaire du Mfoundi comme lui, non seulement en terme de longévité mais aussi sur le terrain des résultats concrets ? Beaucoup en doutaient…
Pourtant depuis son appointement en 2006 en remplacement de Dieudonné Philippe Mbraga Mboa et sa confirmation en 2007, Thierry Augustin Edjoa a réussi à y faire son trou. Plus que la simple routine, il semble même y avoir imprimé une marque personnelle. Les grands chantiers annoncés au lendemain de sa nomination ont en effet commencé à prendre effectivement corps. Sa célèbre phrase : « La récréation est terminée » n’apparaît plus comme un simple slogan, elle est devenue visible sur le terrain. D’une façon générale, l’action d’Edjoa à la tête de ce département ministériel en 2008 peut se décliner en trois grands axes : la volonté affichée de remettre de l’ordre au sein des fédérations sportives nationales jugées par trop libertaires ; la recherche de partenaires financiers pour doter le pays d’infrastructures sportives plus en conformité avec son statut et le grand retour du Cameroun qui a renoué avec la victoire sur la scène sportive internationale.
Mettre de l’ordre dans
les fédérations sportives
Concernant la volonté du locataire du Minsep à mettre les fédés au pas au cours de l’année écoulée, l’on retiendra notamment l’injonction ministérielle du 31 octobre 2008. Elle demande aux fédérations de tenir leurs assemblées générales électives avant le 31 décembre 2008, dans le cadre de la nouvelle olympiade 2008-2012 conformément aux textes en vigueur. Si le fait n’est pas inédit, les instructions de cet ordre ne sont pas non plus légion dans les habitudes des prédécesseurs d’Augustin Edjoa. Moins de deux semaines après, le bilan est plutôt flatteur : 33 fédérations sur les 42 officiellement répertoriées ont respecté l’instruction ministérielle et organisé leurs assemblées générales pour renouveler leurs bureaux fédéraux ; une seule, la fédération du sport du travail a demandé et obtenu une dérogation ; deux, la fédération camerounaise de catch et celle de patins à roulette ne l’ont pas fait pour défaut de candidats ; les travaux des fédérations de karaté, de powerlifting et de bodybuilding ont été entachés d’irrégularités.
Au total, seules 16 fédérations sportives parmi lesquelles la fédération camerounaise de football, Fécafoot, n’ont pas cru devoir respecter l’instruction du Minsep, se mettant de facto selon Augustin Edjoa « hors-jeu » pour rester dans le langage sportif. « Ces fédérations qui se sont volontairement mises hors-la-loi s’en mordront les doigts », a déjà prévenu le ministre. Pour autant, le patron du sport camerounais ne se considère pas comme un justicier : « Il n’y aura pas de représailles, seuls les textes seront appliqués car nul n’est au-dessus de la loi ». On ne perd donc rien à attendre. A travers cette instruction, Augustin Edjoa tente ainsi une reprise en main des fédérations qui « affichaient de plus en plus leur volonté de s’affranchir de la tutelle administrative du ministère », selon le commentaire d’un collaborateur d’Edjoa. Pour lui, les responsables fédéraux confondent autonomie et indépendance. Même s’il s’en défend, des observateurs avertis estiment que le ministre Edjoa visait en premier lieu la Fécafoot.
La difficile équation Fécafoot
C’est que les sujets qui fâchent n’ont pas manqué en cette année finissante entre le ministère et cette fédération. Et quand il l’a pu, Augustin Edjoa n’a pas hésité à réaffirmer le droit de son département à avoir « un œil souverain » (dixit Mathias Eric Owona Nguini) sur les activités de la Fécafoot. Le 26 septembre 2008 par exemple, il a suspendu le début du championnat Mtn Elite One au motif principal que la finale de la coupe du Cameroun qui clôt généralement la fin de la saison sportive ne s’était pas encore jouée. Selon Augustin Edjoa, faire débuter le championnat dans ces conditions serait un signe d’irrévérence à l’endroit du chef de l’Etat qui préside généralement la finale. Après avoir grogné, la Fécafoot s’est alignée, malgré elle. Mais le plus gros conflit ayant opposé le ministère et la Fécafoot au cours de l’année 2008 reste sans conteste la désignation d’Otto Pfister comme entraîneur des Lions Indomptables.
Au départ, il aura fallu une instruction du chef de l’Etat pour qu’Augustin Edjoa consente enfin à autoriser la Fécafoot à prospecter l’oiseau rare. Après avoir dans un premier temps invalidé le premier processus en avril 2008, Augustin Edjoa va coiffer au poteau la fédération. C’est de Limbé où ils tiennent leur comité exécutif que le président de la Fécafoot et ses camarades apprennent la nomination d’Otto Pfister. Malgré la levée de boucliers, le Minsep reste égal à lui-même. Même la menace de boycott de la cérémonie de signature du contrat du technicien allemand brandie par Iya Mohamed ne le fera pas plier. Ses arguments sont bien simples : « Otto Pfister se trouvait sur la liste des quatorze noms que nous a transmise la Fécafoot après un travail de tri préalable. Cela signifie deux choses : 1- que Otto Pfister a bel et bien postulé, 2- qu’il a convaincu la fédération. Je n’avais plus qu’à choisir parmi ces élus et je l’ai choisi parce qu’il est un homme de terrain et à poigne. Or nous voulions précisément ramener les Lions Indomptables sur le chemin de la discipline et donc de la réussite », explique aujourd’hui Augustin Edjoa. L’histoire jusqu’ici semble lui donner raison car le succès est revenu dans la tanière. Et c’est le deuxième axe à retenir du bail d’Edjoa au Minsep.
Le Cameroun renoue
avec la victoire
Lorsque Thierry Augustin Edjoa arrive en effet en 2006, le Cameroun sportif traverse une période de disette. Depuis 4 ans, les Lions Indomptables, vitrine du sport national, restent sur deux échecs à la Can ; au niveau des clubs, le Cameroun n’a plus rien gagné depuis 1981. En fait, le dernier véritable titre international majeur remonte en 2004 aux Jeux d’Athènes où Françoise Mbango Etonè conquiert l’Or au triple saut… « Le bilan d’Otto Pfister parle pour lui. Vice champion à la Can au Ghana, premier de sa poule à la Can/coupe du monde 2010. Ces résultats ont ramené le Cameroun à la première place africaine au classement Fifa. Il compte 14 matches avec les Lions Indomptables dont 9 victoires, deux nuls et trois défaites. Un entraîneur est d’abord jugé sur ses résultats, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas », décline satisfait, le ministre Edjoa.
Outre les Lions Indomptables, le sport national a connu, sous l’ère Augustin Edjoa, quelques succès significatifs en 2008. On ne peut oublier la médaille d’Or de Françoise Mbango qui a réédité son exploit d’Athènes à Beijing au triple saut dames avec à la clé un record olympique (15, 39m). Pour la toute première fois depuis la réforme de la compétition, un club camerounais, Cotonsport en l’occurrence, a aussi atteint le stade de la finale de la champions league africaine de football. Un authentique exploit historique car aucun club camerounais n’était arrivé à la phase de groupe. Pour le ministre, « l’année 2008 a été une année aux résultats appréciables en tennis, athlétisme et notamment hand-ball ».
Infrastructures sportives
Le troisième axe majeur du déploiement d’Augustin Edjoa s’articule autour du Programme national de développement des infrastructures sportives (Pndis). Après avoir travaillé avec la coopération japonaise à redonner à la pelouse du stade Ahmadou Ahidjo un visage plus avenant, le Minsep a initié un vaste programme de construction de nouvelles infrastructures sportives. A côté du stade omnisports de Yaoundé et du nouveau palais des sports dont la réception est annoncée cette année, l’on parle du stade Paul Biya (à Olembé) ; à Douala, le stade Mbappé Lépé est appelé à devenir un palais des sports alors que l’on annonce avec l’aide des Chinois, la construction d’un stade Omnisports de 20 000 places à Yassa (entrée sud de la ville). Un bémol cependant, le blocage des travaux au stade de la Réunification dont la réfection de la pelouse ne s’est pas accompagnée d’un toilettage global des tribunes…
Les autres villes ne sont pas en reste : Bafoussam, Limbe, etc., devraient aussi être dotées de stades capables d’accueillir des rencontres internationales. Mais tout ceci ne ressemble-t-il pas à du déjà entendu ? « Le montage des dossiers touche à sa fin, rassure le Minsep. Les problèmes liés aux différents sites sont résolus, la contrepartie financière de 16 milliards Fcfa exigée par le partenaire chinois a été déjà été libérée par le Cameroun. Une délégation ministérielle revient de Chine et des ingénieurs chinois sont attendus incessamment au Cameroun. Le programme national de développement des infrastructures sportives avance normalement selon le chronogramme élaboré par les deux parties », soutient Augustin Edjoa. Et si on le prenait au mot ?
Biographie
Situation Familiale :
Né le 28 août 1950 à Yaoundé
Marié à Berthe Dipoko, 8 enfants
Cursus scolaire et diplômes :
Ecole Notre-Dame-des-Victoires (Yaoundé) : Sil-CP2 (1958-1960)
Ecole Principale de Djoungolo : Cei-Ce2 (1962-1963)
Ecole Principale de Mbalmayo : CMII (1963-1964) – Cepe
Collège Sacré-Cœur de Makak : 6ème – Terminale (1964-1972)
B.E.P.C. : Probatoire – Baccalauréat A4 (Espagnol)
Ecole Normale Supérieure de Yaoundé (1973-1977) Cap Ceg.- Capes
Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Yaoundé (1973-1976)
Delg II – Licences ès Lettres Modernes Françaises
Carrière professionnelle :
Ministre des Sports et de l’Education Physique (depuis le 22 septembre 2006)
Proviseur du Lycée Général Leclerc (fin août 2005-22 septembre 2006)
Proviseur du Lycée de Tsinga (2004-2005)
Proviseur du Lycée de Nkol-Eton (2001-2004)
Proviseur du Lycée Général Leclerc (1997 – janvier 2000)
Chef de Division des Logements à l’Université de Yaoundé II-SOA (2000-2001)
Proviseur du Lycée de Nkolndongo (1991-1997)
Surveillant Général au CES de la Cité Verte (1987-1991)
Professeur de Français au Lycée d’Obala (1985-1987)
Professeur de Français au Lycée d’Eséka (1984-1985)
Cadre à la Desg au Mineduc (1983-1984)
Professeur de Français au Lycée et au Séminaire Adventiste de Nanga-Eboko (1981-1982)
Professeur de Français au Lycée Général Leclerc de Yaoundé (1977-1981 et 1982-1983)
Professeur de Français au Collège Protestant Johnston de Yaoundé (1973-1976)
Enseignant d’Espagnol au Collège Sacré-Cœur de Makak (1972-1973
Palmarès sportif
Vice-président de la Fenassco (depuis le 23 janvier 2006)
Président de la Fédération Camerounaise d’Athlétisme (de 2001 à 2004)
Membre du Comité national olympique et sportif du Cameroun (2001 à 2004)
Président du Comité d’Organisation des 6èmes Championnats d’Afrique Juniors d’Athlétisme (Garoua 2003). Le Cameroun y occupe la 5ème place continentale
Président de la Ligue départementale de Football du Mfoundi (depuis 1997)
Vice-président de la Fédération Camerounaise d’Athlétisme et Président de la Ligue Provinciale d’Athlétisme du Centre (de 1992 à 2001)
Participation comme athlète aux Premiers Jeux d’Afrique centrale à Libreville (Gabon, 1978)
Participation comme athlète aux Premiers Jeux universitaires d’Afrique de l’Ouest à Ifé (Nigeria)
Participation comme athlète aux Jeux Africains de Luanda (Angola)
Activités politiques :
Conseiller municipal Rdpc de Yaoundé IV (depuis 1997)
Conseiller à l’Education à la Section Rdpc du Mfoundi IV (depuis 2002)
Député suppléant de feu Honorable Amougou Noma Nicolas à l’Assemblée Nationale (depuis 1998)
Activités socioculturelles
Président Fondateur de l’association culturelle «Anyan Baaba » et membre de l’Asfesem
Membre du Comité National Olympique et Sportif du Cameroun (2001 à 2004)
Vice-président de la Fenassco (depuis le 23 janvier 2006)
Fondateur de l’Ong « Famille-Santé-Cameroun » (depuis 2003)
Coauteur de l’œuvre « Continuer avec Paul Biya », (octobre 2004)
Travaux de recherche :
Comment comprendre « Cahier d’un Retour au Pays Natal » d’Aimé Césaire
Comment comprendre « Les Châtiments» de Victor Hugo
Comment comprendre « Une Vie de Boy» de Ferdinand Léopold Oyono
Le Théâtre de Molière et de Guillaume Oyono Mbia : étude comparative (mémoire de Capes) sous la direction des Professeurs Vieyra et Bornecque
Distinctions honorifiques :
Chevalier de l’Ordre National du Mérite Camerounais
Chevalier de l’Ordre de la Pléiade (Francophonie)
Mérite sportif de 3ème classe
Mérite sportif de 2ème classe
Sources : portail du gouvernement
Par Frédéric BOUNGOU
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