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23.01.2011
Rigobert Song, le Lion de tous les records
par Solange Droual
Cent trente-sept sélections, quatre Coupes du monde et huit Coupes d’Afrique des Nations, dont deux victorieuses (2000 et 2002), l’ancien capitaine des Lions Indomptables, Rigobert Song Bahanag restera gravé dans les annales du football camerounais. Pendant dix-sept ans, l’homme fort de l’équipe sera de toute les parties, l’Afrique restant à jamais son terrain de jeu préféré. En août 2010, alors âgé de 34 ans, il tire sa révérence et met fin à sa carrière international, déjà longue de dix-sept ans.
C’est en 1994 pendant la Coupe du monde aux Etats-Unis que Rigobert Song fait son apparition dans la cour des grands. Alors âgé de 17 ans, il rentre malgré lui dans l’histoire pour avoir d’une part été l’un des plus jeunes joueurs à participer à une Coupe du monde mais aussi le plus jeune a avoir été sanctionné d’un carton rouge lors de la même compétition, lors du match de tous les records face à la Russie (6-1).
Une erreur de jeunesse qui ne l’empêchera pas de rebondir quelques mois plus tard en France. Il débute ainsi sa carrière au FC Metz aux côtés des joueurs comme Robert Pirès, Cyril Pouget ou son compatriote Jacques Songo’o. Entraîné par Joel Muller, il écrira les plus belles pages de l’histoire des grenats : Demi-finale de Coupe de France et 8e en 1994-1995, puis 4e en 1995-1996 avec un succès en Coupe de la Ligue, 5e en 1996-1997 et enfin 2e en 1997-1998.
Après une excellente saison en Moselle, le fougueux défenseur tente sa chance en 1998 à Salerne en Italie. Il enchaînera ainsi plusieurs clubs, tels que Liverpool, FC Cologne, Fc Lens et Trabsonspor (Turquie), où il termine tranquillement sa carrière.
Une fin de carrière critiquée
Pendant dix ans, l’emblématique Rigobert Song portera le brassard de l’équipe nationale. Un statut jamais contesté par les Lions Indomptables, qui lui ont toujours voué respect et admiration. À tel point que, lorsque Paul Le Guen, alors sélectionneur du Cameroun depuis seulement deux mois, remet le 12 août 2009 à Samuel Eto’o fils, le brassard du capitaine pour le match amical contre l’Autriche, c’est avec une certaine gêne qu’il accepte la mission. Interrogé à l’époque sur Téléfoot, le quadruple Ballon d’Or africain tiendra même à s’expliquer : "L’entraîneur Paul Le Guen m’a nommé capitaine puisque Rigobert Song n’était pas sur le terrain contre l’Autriche. Mais si d’aventure je me retrouve sur le terrain avec mon grand frère Song, je lui cèderait le brassard de capitaine pour honorer tout ce qu’il a réalisé avec les Lions indomptables." L’histoire montrera qu’au final, Samuel Eto’o ne tiendra pas sa promesse puisqu’il acceptera peu de temps après le capitanat de l’équipe nationale.
Cet épisode marquera un tournant dans sa carrière. Jugé vieillissant, ses détracteurs réclament son départ, jugeant qu’il n’a plus sa place au sein des Lions Indomptables. Son statut, son palmarès et son dévouement au sein de l’équipe nationale passeront peu à peu à la trappe. Le Lion est presque mort...
Mais loin de se laisser abattre, celui qu’on appelle "Magnant", va essuyer les critiques et persiste à jouer dans l’équipe. Il participe même à la dernière Coupe du monde en Afrique du Sud. Ce n’est qu’après le fiasco du Cameroun, qu’il décide enfin de tirer sa révérence. Le 8 août dernier, l’homme aux dread locks annonce officiellement sa retraite internationale. "Les hommes passent, la nation demeure. Il faut savoir quitter les choses quand il le faut", a t-il déclaré lors de la conférence de presse. Son départ a marqué la fin d’un règne. Celui d’une équipe de Cameroun soudé, combattante et rugissante. Aujourd’hui, les Lions Indomptables si dévoués par le passé peine à retrouver de leurs splendeur.
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