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24.10.2010
Vincent Aboubakar : le jeune Lion prêt à bondir de sa tanière
Changement de décor. De Garoua à Valenciennes, il n`y a que quatre heures de vol mais le dépaysement vaut un transfert sur la Lune. C`est ce que concède Vincent Aboubakar, 18 ans, regard timide, passé cet été du terrain de chasse des Lions au plancher des vaches.
Le jeune attaquant a quitté la troisième ville du Cameroun, capitale de la province du Nord, oasis de verdure au milieu de la brousse, température moyenne 26 °C en août, 40 °C en mars, pour rejoindre Valenciennes, cité numérique pas toujours baignée de soleil, où les animaux sauvages de la forêt s`invitent rarement en centre-ville. « C`est sûr, pour moi tout a changé, le climat, la nourriture. Et surtout ici, je suis tout seul, je n`ai pas la famille. Ça a été difficile de s`adapter », confie-t-il. Le plus dur semble passé : « Maintenant, ça va mieux. J`ai beaucoup de soutien », sourit-il. Il faudra toutefois attendre les premières neiges et un « moins cinq » avec vent du Nord pour apprécier pleinement les saveurs du pays.
> Changement de statut. International (5 sélections, 1 but) à seulement 18 ans et surprise de Paul Le Guen au dernier Mondial, le jeune attaquant, meilleur buteur et champion du Cameroun la saison dernière avec le Cotonsport Garoua (club dont est issu Makoun), a également dû oublier son statut de star dans son pays pour apprendre la patience. « De l`extérieur, à la télé, tu crois que c`est facile, mais quand tu y es, ça ne l`est pas. Les défenseurs sont durs et en club il y a de la concurrence », explique-t-il. Aboubakar a devant lui deux beaux spécimens de la L1, Pujol et Samassa, deux joueurs aguerris mais aussi deux beaux exemples. « Je les regarde, j`apprends. Je demande des conseils à Bobo (Baldé) et "Benji" (Angoua). Je sais que si je travaille bien, le coach et mes équipiers vont me faire confiance. » Qualifié de « nouvel Eto`o » au Cameroun, Aboubakar, qui fut aligné à côté de la star lors du dernier match des Lions indomptables, sait prendre du recul : « C`est beau de rêver... », dit-il. « Eto`o c`est Eto`o. Moi, je veux être Aboubakar. On va voir ce que je peux montrer, si je peux marquer », dit-il, déterminé.
> Lorient, un déclic ? « Dans ma tête, c`était le but ! » Au Moustoir en fin de match, bien servi par Cohade, il enchaîna un contrôle de la poitrine et une reprise dans la surface qui aurait dû finir au fond sans un exploit du gardien. « J`ai eu Audard depuis, il considère que c`était son plus gros arrêt et son meilleur match depuis longtemps. Ça tombe sur nous ... », a révélé cette semaine Montanier.
L`entraîneur a aimé l`entrée à la pause de son puissant attaquant (1,86 m), bon dribbleur et bon frappeur des deux pieds. « Ce n`est pas simple pour lui, il a toujours été un joueur majeur dans son club mais on réussit rarement tout de suite. On se souvient de la première saison de Raï au PSG », éclaire Montanier, qui fait doucement monter son joueur après l`avoir protégé. « Nous, on sait qu`il a du talent. Son match à Lorient est bon pour sa confiance. Ça fait maintenant trois mois qu`il s`entraîne avec nous, il est de mieux en mieux.
» « Oui, je suis mieux, je me sens prêt et je veux jouer », confirme Aboubakar, qui croisera ce soir Monaco, l`un des nombreux clubs qui le convoitaient il y a un an...
Source:lavoixdessports.com
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