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ACTUALITE |
21.07.2003
Marc Vivien Foé , l’hommage du terroir
Les obsèques traditionnelles du regretté Lion indomptable se sont déroulées vendredi dernier selon les us et coutumes beti.
Le caractère solennel que le chef de l’Etat a voulu donner aux obsèques de Marc Vivien Foe en les décrétant officielles est resté jusqu’au bout. Pour preuve, la présence vendredier dernier à Nkolmeyang aux cérémonies traditionnelles en la mémoire de l’illustre disparu, du ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République, Jean Marie Atangana Mebara et de plusieurs membres du gouvernement, qui depuis n’ont cessé d’apporter le réconfort des autorités publiques à la famille éprouvée.
A Nkolmeyang, l’on s’était déjà habitué à cette sollicitude depuis le 26 juin dernier. Un village qui porte le deuil, frappé par le décès tragique de son fils le plus valeureux. Mais malgré la peine, les habitants de Nkolmeyang sont restés stoïques et depuis souffrent en silence. Leur fils, leur Foé, n’était plus des leurs, il n’était plus le leur tout simplement. Le Lion indomptable, héros national, icône mondiale n’avait pas été inhumé dans son village natal, comme cela est de tradition dans la plupart des tribus bantoues. Il repose depuis le 7 juillet dernier à Biteng, là où il a entrepris une de ses plus grandes réalisations. Contre mauvaise fortune, les habitants de Nkolmeyang ont dû faire bon cœur. Pour autant, ils ont tenu à lui rendre hommage à leur manière. A la manière des ancêtres.
La quiétude de Nkolmeyang, village d’ordinaire paisible a été ainsi troublée vendredi par une effervescence inhabituelle. Le village a été pris d’assaut par des milliers de personnes venues des contrées voisines, de Yaoundé et même d’outre-mer. Une fois de plus, tout ce beau monde est venu rendre hommage à Foé. Contrairement aux obsèques officielles du 7 juillet dernier, tout s’est déroulé selon la tradition beti. Le cérémonial avait commencé dans la nuit de jeudi à vendredi par une grande veillée funèbre. Au cours de celle-ci, une messe a été dite, animée par six chorales. Autre moment fort de cette veillée, " l’Esoak ", conciliabule familial au cours duquel, l’on évoque chez les Beti le cheminement de la vie du défunt, les causes de sa mort et où se règlent parfois les questions de succession.
Le clou du cérémonial a eu lieu vendredi, dès le début de l´après-midi, avec le " Nsili Awu ", étape essentielle du rite funéraire chez les Beti. A cette occasion, les amis, les frères, les connaissances, les partenaires à différents titres du défunt et de sa famille, ont interpellé publiquement le patriarche, Mbida Marc pour être informés des causes du décès et ont fait des témoignages. Au cours de cet exercice qui a duré plus de trois heures, l’on a ainsi ressassé les qualités et les mérites de Marc Vivien Foé. L’on a aussi déploré pour la énième fois le grand vide qu’il va laisser. Mais surtout le souhait de tous a été que d’autres Foé fleurissent dans sa famille, dans le Cameroun tout entier simplement. L’ultime messe qui a suivi, dite par un collège de prêtres, a donné l´opportunité aux prélats au cours du sermon, de commencer à donner un début de réponse aux interrogations des uns et des autres. Pour l´Abbé Jean Mbarga, le décès spectaculaire de Marc Vivien Foé, au-delà des interrogations légitimes qu´il a suscitées, devrait être perçu comme un signe du ciel. Une invite à la méditation. Aussi, au lieu de se poser la question de savoir de quoi est il mort, les chrétiens devraient plutôt s´interroger sur le sens de ce décès. Marc Vivien Foé, homme de foi, homme généreux qui passe de vie à trépas en pleine gloire, c´est une interpellation à la vanité de notre existence sur terre. L’abbé Anya Noah de la paroisse d’Oyack a, quant à lui, fustigé la perte des valeurs communautaires chez les Beti, avant d´inviter l´assemblée à prendre exemple sur le Lion indomptable, qui, de son vivant, a brillé par son altruisme, sa générosité et son sens des responsabilités. Et parce que Foé a vécu comme un homme de bien, un grand homme, l´Abbé Anya Noah a initié un pas d´"Esani" particulier pour lui rendre hommage. Contrairement aux usages courants, qui galvaudent ce rituel sacré chez les Beti, jadis réservé aux hommes de mérite. Et dans une grande solennité, il a été offert à Marc Vivien Foé, une dernière danse avec ses proches.
La cérémonie de vendredi dernier s’est achevée par les remerciements de Martin Foé, père de Marc Vivien, qui a surmonté son chagrin et celui de sa famille pour inviter tous ceux qui ont connu et aimé son fils à entretenir la flamme qu´il a allumée. Marc Vivien Foé est depuis vendredi en paix avec ses ancêtres..
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Hits: 1 | Source:cameroon-tribune.cm | |
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