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Super Eagles du Nigeria : Le gros oiseau cherche ses plumes (17.01.2006)
Depuis toujours, le Nigeria fait partie des favoris naturels à la coupe d’Afrique des nations. Malgré le peu de réussite de leur équipe nationale sur la scène internationale depuis une dizaine d’années, la Can égyptienne fait saliver les Nigérians.
“ C`était trop de pression sur moi que de quitter la sélection avec ce sentiment d`échec de ne pas avoir pu qualifier l`équipe pour la coupe du monde en Allemagne. Je me suis dit que je me devais de donner quelque chose en retour. ” Ce “ quelque chose ”, c’est bel et bien le trophée de la 25è édition de la coupe d’Afrique des nations au soir du 10 février prochain. En effet, comme Augustine Okocha qui sera à sa dernière Can, les Supers Eagles du Nigeria ont soif d’un troisième trophée continental en 14 participations dont 6 finales disputées et 2 remportées (1980 et 1994). On eût dit que ce furent des années glorieuses de l’équipe nationale du Nigeria qui est passée de “ Green Eagles ” aux “ Super Eagles ”. Une mutation qui a laissé des traces. Le collectif des années 80 soudé autour des Muda Lawal ou Peter Fuffai et Patrick Okala par un certain Sigun Odegbami dont les coups de pattes ont eu raison des Fennecs d’Algérie, a progressivement laissé sa place aux individualités qu’inspirait une jeunesse montante.
La génération Yékini, Okocha, Amuniké, Amokachi, Keshi, Kanu, Oliseh, Sunday entre autres, avait un jeu presque complet qui alliait à la fois la force africaine, la rigueur européenne et la magie brésilienne. La démonstration de force est parfaite à la coupe du monde américaine au cours de laquelle l’équipe nationale du Nigeria explose et expose ses talents. Elle échoue malheureusement en huitièmes de finales devant l’Italie, par naïveté disent certains et par suffisance, estiment d’autres. Deux ans plus tard, ils remettent ça avec plus de bonheur aux Jeux du centenaire d’Atlanta en battant l’Argentine en demi-finale et le Brésil du duo Bebeto-Ronaldo en finale. Les Super Eagles du Nigeria sont champions olympiques. Le continent salive et croit avoir désormais un autre digne ambassadeur pour d’autres rendez-vous mondiaux. Mais hélas ! L’expédition nippo-coréenne fut décevante. Le Nigeria était rentré dès le premier tour. La descente aux enfers commençait et le Nigeria n’était plus qu’un tigre en papier pour nombre de pays qui voulaient se frayer, eux aussi, un chemin en football de haut niveau, à l’instar de l’Angola qui lui a barré la route qui mène à “ Allemagne 2006 ”, à la différence de buts, certes.
Comme un paradoxe
Entre temps, le Nigeria entretient un paradoxe. Pendant que les Super Eagles ont du plomb dans l’aile, le pays produit à profusion des joueurs de talents. Cette constellation de stars qui évoluent dans les plus grands clubs et championnats européens, asiatiques et américains, n’apporte pas toujours les fruits escomptés. La Can égyptienne reste pour le Nigeria une bouée de sauvetage et une occasion de rebondir sur la scène internationale. Pour cette sortie, l’entraîneur Augustine Eguavon n’a pris qu’un seul joueur local, le gardien de buts de Enyimba, champion d’Afrique des clubs en 2005. Les Super Eagles comptent sur une synergie rêvée entre les anciens (Jay Jay
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Okocha, Nwankwo Kanu, Garba Lawal et Celestine Babayaro) et les nouveaux (Odemwingie, Ayegbeni, John Utaka, Bartholomey Ogbeche, Joseph Yobo, John Obi Mikel, milieu de terrain prometteur de 18 ans et surtout Obefami Martins, jeune buteur de l`Inter de Milan, grand espoir du football nigérian). Car malgré cette constellation de joueurs de talents, le jeu collectif reste un gros handicap pour le Nigeria désossé de son esprit conquérant qui lui a permis en 1994 non seulement de gagner, mais aussi de briller. Les Super Eagles du Nigeria veulent aussi oublier l’aventure portugaise où ils auraient été menacés d`expulsion de leur hôtel. Selon le journal en ligne Kickoff Nigeria dans son édition de vendredi dernier, 13 janvier l’équipe nationale du Nigeria lors de son stage au Portugal n’aurait payé ni factures d`hébergement ni d`utilisation des infrastructures de l`établissement.
Augustine Eguavon, un ancien joueur des Super Eagles, appelé au chevet de ses compatriotes depuis six mois seulement, sait que la conquête d’une troisième couronne continentale revêt de risques énormes en cas d’échec. D’abord, les Super Eagles pourraient voler en éclats. Ensuite, Augustine Eguavon devrait avoir dans ses valises sa lettre de démission au cas où…Il sait mieux que quiconque qu’il est sur un siège éjectable. Le Nigeria est à son 16è entraîneur en 16 ans. Soit une moyenne d’un entraîneur par an. Il va enfin se poser la question de la reconstruction de l’équipe nationale de football du Nigeria dont la renaissance passera automatiquement par le Ghana, le Sénégal et le Zimbabwe, dans le groupe D, réputé être très difficile.
Défections
Certes, ses adversaires ne semblent pas être mieux lotis. L’on note ça et là des défections. Et l’on se pose des questions sur les Black Stars du Ghana en coupe d’Afrique des nations sans Michael Essien, l’homme à tout faire de Chelsea. Récupérateur, organisateur et buteur, Essien va beaucoup manquer au quadruple champion d’Afrique qu’une cinquième couronne hissera définitivement sur le toit du continent. Le Ghana qui est à sa quinzième participation de coupe d’Afrique des nations est parmi les 5 nations qui représenteront l’Afrique au mondial allemand de cette année. Et on se souvient que la route de la Can malienne de 2004 lui avait été barrée par le Rwanda entraîné par le Serbe Ratomir Dujkovic qui, entre temps, est devenu entraîneur du Ghana.
Il n’y a pas que le Ghana qui fait peur dans ce groupe. Le Sénégal qui, en l’absence de Fadiga, Aliou Cissé et Salif Diao, devra évoluer loin de tous regards peut créer la grosse surprise. Il est vrai que le groupe manque son ambiance et sa complicité d’antan. Vivement que le verdict du procès de El Hadj Ousseynou Doiuf contre dame Aïcha Bâ dont le délibéré devrait être vidé aujourd’hui (17 janvier), ne vienne jeter de l’huile au feu. Quid du Zimbabwe que le Maroc a difficilement vaincu en match préparatoire ? Véritablement, le Zimbabwe pourrait être le trouble-fête dans le groupe D. Les Warriors (Guerriers) entendent marquer leur deuxième participation d’une phase finale de coupe d’Afrique des nations de leur esprit commando. Chaud devant !
Par Noé Ndjebet Massoussi
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