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Détournements à la Fécafoot : Comment Mbarga Mboa se trompe (25.04.2006)
Le texte que nous a fait parvenir le ministre des Sports et de l’éducation physique n’est que l’élément d’un ensemble. Or l’élément ne résume ni n’explique l’ensemble. C’est au contraire l’ensemble qui donne sens à l’élément. Cette clarification a d’ailleurs déjà été faite dans Le Messager n° 2112, paru hier, lundi 24 avril : “ En 1995 donc, notre journal était sur les traces de cette affaire. L’article d’Ambroise Ebonda avait tiré les conclusions pour ce qui est de l’argent mis à la disposition de la Fécafoot par la Fifa. En revanche, il n’avait pas analysé les autres sources de recettes. Ce que le document d’Elias Atanga permet d’envisager aujourd’hui ”. La cellule de communication du Minsep qui a aussi un rôle de veille médiatique est probablement passée à côté de son travail. Soit elle a adressé un mauvais rapport au Minsep, soit elle ne l’a pas fait. Ce qui serait un manquement professionnel grave !
Pour revenir au rapport d’Elias Atanga, nous avions précisé qu’il ne s’agissait que d’une source ; d’autres pouvant venir prolonger son analyse, la conforter ou au contraire la réfuter. Dans le cas d’espèce, le droit de réponse du Minsep ne la réfute pas. Au mieux, il crée une diversion destinée à distraire l’enquête sur le sujet. Que dit Elias Atanga au juste ? “ …Depuis deux saisons, le président et le trésorier gèrent les fonds et les biens de la Fécafoot en leur entière guise. Ils ne veulent sous aucun prétexte, rendre compte de la gestion réelle aux clubs et dirigeants, vrais propriétaires de la Fécafoot. C’est pourquoi, bien que la Fécafoot ait bénéficié d’importantes sommes d’argent générées par les compétitions nationales et internationales au cours de la saison 1993-1994, et à l’occasion de la coupe du monde aux Etats-Unis, il y a lieu de relever avec amertume que de graves lacunes demeurent au sein de notre fédération… ”
Comprenons bien : il ne parle pas seulement de l’argent mis à la disposition de la Fécafoot par la Fifa, mais de l’ensemble des recettes générées par les compétitions nationales et internationales, les matches amicaux internationaux, le sponsoring, les fonds venant de
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l’Etat, etc. A ce propos, l’on peut par exemple invoquer :
1 - la rubrique n° 20 du document d’Elias Atanga qui fait état de l’absence d’une preuve de l’utilisation d’une subvention de 63.027.000 Fcfa débloquée par l’Etat pour la Fécafoot, pour les besoins des équipes nationales,
2 - la rubrique n° 21 du rapport de l’ex-secrétaire général de la Fécafoot qui demande dans quel compte est allée la différence de 6.390.462 Fcfa observée entre le montant réel des recettes du championnat et de la coupe qui, selon Elias Atanga était de 24.528.197 Fcfa et non 18.137.735 Fcfa tel qu’annoncé à l’époque,
3 - la rubrique n° 22 qui demande où se trouve le solde de 22.368.035 Fcfa des recettes globales de 41.057.405 Fcfa après les dépenses réelles de l’ordre de 19.589.370 Fcfa. Etc. Parlant d’ailleurs de ces recettes globales, Elias Atanga va plus loin en se demandant comment est-ce qu’il n’y avait eu que 41.057.405 Fcfa cette saison-là, alors que les recettes globales de la Fécafoot n’avaient jamais été en dessous de 180.000.000 Fcfa ?
C’est donc, sur la base de ces éléments et bien d’autres contenus dans son rapport et n’ayant rien à voir avec l’argent que la Fifa a versé à la Fécafoot, que Elias Atanga affirme que son document “ éclaire, s’il en était encore besoin, ceux qui sont de mauvaise foi ou alors mal informés sur la mauvaise gestion des biens et des hommes et sur l’ampleur des honteux détournements qui contribuent à l’asphyxie de notre sport roi, seul point de ralliement de tous les Camerounais, toutes les sensibilités confondues ”. D’autres sources dont des membres du congrès de la Fécafoot à l’époque ne disent pas le contraire.
D’une manière générale, nombre d’observateurs avertis pensent que si la Fifa a pu contester les accusations portées par Elias Atanga et le gouvernement contre la Fécafoot, ce serait en grande partie parce que cette instance faîtière du football mondial n’approuve pas du tout que soient exposées les frasques des fédérations nationales de football, au risque d’ouvrir des brèches pour l’interventionnisme ultérieur des gouvernements.
Par La Rédaction
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