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Evolution: Foi d`un homme et passion de filles (22.11.2004)
Priscille G. Moadougou
Au commencement, était l`arbitre international Atangana Louis de Gonzague.
A peine le tournoi national de football féminin s`est achevé la semaine dernière que se profilent à l`horizon les éliminatoires de la Coupe du Cameroun. Le coup d`envoi en sera donné mercredi prochain. Quant à la 16e édition du championnat national, elle s`est achevée le jeudi 18 novembre dernier avec le sacre de Canon de Yaoundé, qui a battu en finale le Tonnerre Kalara Club (4-2). Pendant dix jours, du 11 novembre au 18 novembre 2004, les douze meilleures équipes des championnats provinciaux du Cameroun se sont retrouvées à Yaoundé afin d`y participer. Et, de la sorte, continuer à écrire l`histoire et l`épopée d`un football féminin camerounais né d`un rêve. Celui d`un homme : l`arbitre international
Atangana Louis de Gonzague, de regrettée mémoire.
A peine le tournoi national de football féminin s`est achevé la semaine dernière que se profilent à l`horizon les éliminatoires de la Coupe du Cameroun. Le coup d`envoi en sera donné mercredi prochain. Quant à la 16e édition du championnat national, elle s`est achevée le jeudi 18 novembre dernier avec le sacre de Canon de Yaoundé, qui a battu en finale le Tonnerre Kalara Club (4-2). Pendant dix jours, du 11 novembre au 18 novembre 2004, les douze meilleures équipes des championnats provinciaux du Cameroun se sont retrouvées à Yaoundé afin d`y participer. Et, de la sorte, continuer à écrire l`histoire et l`épopée d`un football féminin camerounais né d`un rêve. Celui d`un homme : l`arbitre international Atangana Louis de Gonzague, de regrettée mémoire. Tout comme entre 1972 et 1974 à l`école principale de Nkoldongo, quartier populeux de la capitale camerounaise. Là-bas, sur un terrain nu, Atangana Louis de Gonzague encadre de jeunes filles qu`il convainc de s`adonner plus sérieusement à un jeu qu`elles pratiquent pour le seul plaisir. La seule passion.
Dans le quartier, le fait suscite des railleries. Instigateur de tout ce "désordre" dans un environnement où le foot rime avec virilité et masculinité, Atangana Louis de Gonzague est considéré comme "un fou". Rien n`y fait. L`adversité conforte la détermination de l`arbitre international, qui met à profit ses déplacements à l`étranger pour enrichir ses connaissances sur la pratique de la discipline. De retour au pays, il transpose les schémas. Les maillots et les gadgets rapportés contribuent à motiver les joueuses. Atangana Louis de Gonzague est alors le seul à croire en l`avenir du football féminin dans son pays. A Yaoundé aux premières heures. A Douala où un certain Amdadiang s`emploie lui aussi à vulgariser la pratique du football féminin. Progressivement, le football féminin sort de ses cours coincées entre deux cases et de ses terrains de fortune pour découvrir les grandes aires. Lors des grands évènements nationaux, la fête de la jeunesse du 11 février et la fête nationale du 20 mai, notamment, les filles sont les actrices de matches d`exhibition qui attirent un public curieux.
Les dirigents du football ne sont donc pas indifférents. Ils décident de s`impliquer davantage. C`est ainsi qu`en 1989, le football féminin est sort des ghettos à la faveur de la création d`une commission nationale de football féminin, placée sous la direction de Marie-Raymonde Balemakene, femme d’affaires. A l`époque, la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) est présidée par Albert Etotoke Epoune, qui affiche clairement son ambition de vulgariser le football féminin dans tout le pays. Des tournois et championnats s`organisent à Yaoundé,
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Bafoussam, Bamenda et Garoua. C`est une autre étape dans l`évolution de ce sport après, bien sûr, la pratique répandue de cette discipline dans les établissements scolaires, qu`on observe deux ans avant la création de la commission nationale. Des rencontres sont organisées dans les villes du pays. En 1987, à l`occasion de la journée internationale de la femme, le ministre de la Condition féminine et des Affaires sociales, Yaou Aissatou, préside à Douala la première finale de coupe du football féminin. La rencontre oppose l`Institut Polyvalent Monthé de Yaoundé au Collège Saint Michel de Douala. Finale remportée par la première équipe sur le score de 2 buts à 1.
Découragement
En 1990, on assiste à une explosion du football féminin avec, notamment, la création de 36 clubs à travers le pays. Parmi les plus célèbres : Cosmos de Douala, Canon de Yaoundé, Provençal de Douala, Nufi Fc de Yaoundé, Soleil de Garoua, Gentle Ladies de Bamenda. Trente six clubs et des jeunes pratiquantes qui doivent faire avec certains préjugés et obstacles : le refus de la plupart des parents, persuadés qu`une footballeuse ne pouvait pas accoucher, l`indisponibilité pendant près d`un an de la joueuse devenue mère, l`absence d`apport financier de la Fecafoot. Le découragement s`installe et de nombreuses équipes disparaissent, faute de moyens. De nombreux présidents se sont lancés à fonds perdus, gagnés par la passion du football. Ils ont souvent dépensé énormément. Des dizaines de millions puisés dans leurs ressources personnelles. Le noms sont connus. Les plus célèbres s`appellent Samuel Tchoupe, Atangana Louis de Gonzague, Monthé Kouobité, Pauline Bourse, Patience Félicité Eboumbou. Grâce à leur courage, leur détermination, leur foi et leur engagement, certains clubs vont défendre les couleurs nationales au-delà des frontières nationales. Cosmos de Douala qui participe en 1993 et en 1997 à un tournoi à Lyon, Lorema qui va en tournée au Congo et au Gabon, etc.
Animées par la rage de vaincre et certainement portées par la magie qui anime les pionniers, les joueuses font si peu attention à ce qu`ellent gagnent sur le plan matériel. Autour de Monthé Kouobité, elles forment une famille. Dans d`autres clubs, elles font de même en se contentant de “dépannages” offerts par des bienfaiteurs dont il ne faut pas abuser de l`élan généreux. Créée en 1989, la Commission nationale de football féminin bat de l`aile. La crise latente devient évidente à l`issue du Tournoi des champions organisé à Garoua, en 1997. Les responsables de clubs baissent les bras et c`est le début du passage à vide. Tandis que les arbitres de deuxième division, comme Eugenie Akono Ondo, Séraphine Mbessa, Nfong Epanlo et Serge Fotso, qui dirigeaient les matchs de football féminin au début, ont connu des promotions relatives à l`arbitrage des rencontres de D1 et l`international.
L`engouement renaît en 2000 avec le championnat d`Afrique de football féminin qui se tient en Afrique du sud auquel l`équipe nationale du Cameroun doit prendre part. Parmi les joueuses qui sont restées au pays, beaucoup se remettent au travail, dans l`espoir de faire partie de la première génération des Lionnes indomptables du football, qui naît en 1990 avec, comme premier entraîneur, Komme Joseph. La première cuvée est composée de Juliette Désirée Abbe Enama, Henriette Zepang (aujourd`hui présidente d`Athlétic Orient), feue Antoinette Mami Meyiné, Ekoumou alias "Kempess", Régine Mvoué, Christine Toua, la capitaine Ndongo et d`autres qui continuent à pratiquer ailleurs et ici un sport qui cherche encore ses marques au Cameroun.
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