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La parole donnée (28.01.2005)
Alain B. Batongué
Nombreux sont ceux qui, comme dans votre journal, ont salué l`arrivée au ministère en charge des Sports de ce fringant quinquagénaire qui avait déjà connu quelques aventures (plus heureuses que malheureuses) au sein du mouvement sportif camerounais, dans l`institutionnel comme auprès d`initiatives privées. Qui pouvait donc se plaindre de la promotion de Philippe Mbarga Mboa à la tête du nouveau Minsep, lui que d`acuns n`hésitaient pas à présenter comme " l`homme qu`il faut à la place qu`il faut? "
Il n`empêche que Philipe Mbarga Mboa, qui n`a eu droit à aucun état de grâce, qui n`a pas eu le temps de prendre véritablement connaissance des dossiers, tellement certains étaient déjà brûlants, nous a aussitôt habitué à des déclarations et contre déclarations, sur le même sujet, qui se suivaient à la vitesse des tirs de Emmanuel Kundè, à l`époque de sa splendeur au Canon de Yaoundé. Il en fut ainsi, notamment, dans la gestion du dossier (certes compliqué) de la désignation du sélectionneur national, où le Minsep brilla non pas seulement par une étonnante langue de bois, mais surtout par des propos parfois contradictoires sur lesquelles nous avions alors attiré l`attention de nos lecteurs.
Voici donc que, depuis une dizaine de jours, se déroule sous nos yeux un rodéo bizarre au sujet du renouvellement des bureaux des fédérations sportives. Toutes n`ont pas les mêmes problèmes, puisque sur les 23 qui, en quelques semaines, ont organisé leurs assemblées générales, 21 ont reçu quitus du ministre pour démarrer leurs activités. Deux ont, pour ainsi dire, été bloquées dans l`homologation de leurs résultats, pour " irrégularités diverses ", selon les termes du communiqué de presse signé Philippe Mbarga Mboa le 19 janvier courant: le Lawn-Tennis et la Pétanque.
Le même communiqué reconnaissait toutefois aux requérants le droit de déposer des recours auprès d`une commission alors mise sur pied le même jour par une décision du Minsep, et dont la mission était " d`examiner en dernier ressort les cas de contestation des décisions rendues par la commission
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d`homologation des travaux des Assemblées générales des fédérations sportives civiles nationales ".
Le fait est que la commission d`homologation, se fondant sur les dispositions pertinentes de l`instruction ministérielle N° 129 portant modalités pratiques d`organisation des assemblées générales électives des fédérations sportives civiles nationales, avait fait savoir, par la voix de son président, M. Nnomo Menye, qu`il fallait sursoir à la suspension des des résultats des deux fédérations sanctionnées, en attendant d`y voir plus clair dans les rapports. Mais un autre communiqué du Minsep venait repréciser, le lendemain, que les résultats des assemblées générales des fédérations de Lawn-Tennis et de pétanque étaient bel et bien annulées, et qu`il fallait maintenant attendre les résultats de l`autre commission ad hoc chargée des recours, pour connaître la dernière attitude à avoir.
Tout cela a fait désordre, et a naturellement créé une cacophonie au sein du tout nouveau département ministériel où on ne savait plus qui prenait les décisions ou, plus exactement, qui les préparait et sur quelle base pour la signature du ministre.
On a ainsi lu des convocations distribuées à la presse pour une nouvelle assemblée générale de la fédération de Lawn Tennis, alors que la commission n`avait pas encore rendu sa copie et donc, que le ministre n`avait pas pris la décision de faire convoquer de nouvelles Ag. Ce n`est pas un bon point pour le nouveau ministre qui doit savoir, fort de son expérience et des convoitises que continue de susciter son poste, que peu d`erreurs lui seront pardonnées, même si elles sont faites de bonne foi. Si l`on est étonné que le sujet n`a pas été évoqué en ces termes lors du conseil de cabinet d`hier, on espère qu`il prendra cependant au sérieux les prescriptions du Pm, à l`effet de " veiller à ce que les élections des organes dirigeants de la Fécafoot se déroule sans heurts et dans les meilleurs délais possibles." Car se fourvoyer à la pétanque ou au tennis peut encore être pardonnable. Mais une erreur à la Fecafoot serait mortelle. Il paya jadis cher pour ne pas s`en souvenir.
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