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Maroc-Cameroun/Togo-Gabon : Drôle d’atmosphère à Casa (13.11.2009)
La presse quotidienne marocaine ne s’est pas beaucoup intéressée au match de Lions de l’Atlas, tandis qu’à Lomé, un sursaut d’orgueil de dernière heure éclipse un peu le flou qui enveloppe le football togolais.
Il n’y a que L’Opinion, parmi les quotidiens marocains de langue française, qui a accordé hier, jeudi 12 novembre 2009 un peu d’espace dans ses pages sportives au match de la 6ème et dernière journée des éliminatoires combinées Coupe d’Afrique des nations/Coupe du monde de football 2010, en publiant une synthèse des propos tenus par le sélectionneur marocain au cours de la conférence de presse organisée la veille. Hassan Moumen clamait que son équipe était «déterminée à remporter les trois points contre le Cameroun», samedi à Fès. «On y croit», martèle encore le coach chérifien qui est aussi revenu sur les blessures jugées suspectes de certains éléments de son dispositif ayant déclaré forfait pour la rencontre de demain, notamment Abdeslam Ouaddou (Nancy), Kamal Chafni (Auxerre) et M’barek Boussoufa (Anderlecht).
Conséquence, il s’est rabattu sur de jeunes joueurs du championnat marocain, dont quatre joueurs du Raja de Casablanca, qu’il dit néanmoins être prêts à relever le défi Lions indomptables. Pour les autres publications, c’est comme si le match Maroc-Cameroun n’était plus un événement digne d’intérêt. On peut comprendre La Nouvelle Tribune, qui ne consacre aucune ligne au sport. Mais que dire de Aujourd’hui le Maroc, qui, sur deux pages de sport, ne fait aucune allusion au rendez-vous très attendu de samedi à Fès ? Ce quotidien francophone, comme ses confrères, a préféré consacrer des pavés à Badou Zaki qui dément avoir eu l’intention de démissionner de son poste d’entraîneur de Wydad de Casablanca, à l’audition de Diego Maradona au siège de la Fifa à Zurich ou encore à l’élimination du Real de Madrid en 16ème de finale de la Coupe du roi d’Espagne.
Découragement
Ah, il y a quand même le plus grand (par le volume) des quotidiens en français, Le Matin, qui a accepté de consacrer deux brèves au match Maroc-Cameroun, à côté de l’affaire Zaki-Wydad, de la présentation des championnats du monde juniors et cadets de karaté qui ont débuté hier à Rabat et d’un reportage sur l’ouverture d’une session de l’école de Anatoly Karpov, la star russe des…échecs. On ne sait pas si c’est le découragement général qui s’est emparé ainsi de la presse marocaine, qui sait que son équipe nationale n’a plus son destin entre
ses mains, puisqu’elle peut bien battre le Cameroun et ne pas se qualifier pour la Can en Angola 2010, pour peu que le Togo l’emporte aussi sur le Gabon à Lomé. Dans la capitale togolaise justement, on est passé subitement cette semaine du stade de grands doutes à un retour de la confiance autour de la sélection.
Bombardé ces derniers jours par l’ensemble des médias locaux, dont certains l’accusaient de ne pas montrer assez d’engagement avant ce match pourtant crucial contre le Gabon le 14 novembre, le capitaine et vedette de l’équipe togolaise Emmanuel Sheyi Adebayor a dû donner des gages de son patriotisme dès l’arrivée des joueurs mardi soir à l’aéroport de Lomé. L’attaquant de Manchester City a juré que ses coéquipiers et lui ne laisseront pas filer à domicile cette qualification à la Can 2010, et a promis aux joueurs de doubler –de sa poche- leur prime de victoire. Ainsi, en plus des 2 millions que versent habituellement le gouvernement en cas de victoire, Adebayor ajoutera la même somme à chaque joueur. Le président de la République Faure Gnassingbé, qui a reçu l’équipe mercredi soir, a aussi promis une prime spéciale aux Eperviers en cas de qualification à la prochaine Can.
Déplacement
L’actualité du football togolais ces dernières semaines tournait surtout autour des querelles quasi endémiques au sein du bureau exécutif de la Fédération togolaise de football (Ftf). Dans l’attente du congrès extraordinaire imposé par la Fifa le 28 novembre prochain, le président de la Ftf Rock Gnassingbé et son 1er vice-président Gabriel Améyi ne se voyaient plus, créant deux camps au sein de l’exécutif fédéral. Ils se sont pourtant retrouvés à l’aéroport Gnassingbé Eyadéma mardi soir, en compagnie du ministre des Sports Christophe Tchao, pour accueillir les internationaux togolais à leur arrivée en vue du stage préparatoire au match de samedi contre les Panthères du Gabon. Dans les rangs des Eperviers, on a noté la présence du libéro Nibombe pourtant suspendu, et du milieu offensif de Fc Nantes Thomas Dossevi que le sélectionneur adjoint Tchanilé Bana –écarté entre temps- n’avait pas convoqué dans sa liste des 22 joueurs imposée à ‘’l’expert’’ français Hubert Velud faisant office de sélectionneur. Bref, les Togolais essaient de recoller les morceaux sur le tard, de recréer une union sacrée ne serait-ce que le temps d’une qualification à la Can 2010 vivement attendue par les médias et le public togolais.
E. Gustave Samnick, à Lomé puis à Casablanca
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