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Emmanuel Mvé Elemva : "La situation est triste pour le Canon" (30.03.2006)
Emmanuel Mvé Elemva, ancien joueur et dirigeant du Canon de Yaoundé.
Comment appréciez-vous en tant qu’ancien joueur et dirigeant du Canon de Yaoundé, le déclin de cette formation ?
J’observe ce qui se passe avec beaucoup de tristesse et même de la douleur. Je suis effectivement un ancien jouer du Canon, un ancien président et actuellement, président du Conseil des sages de l’équipe. Et la place qu’occupe en ce moment le Canon sur l’échiquier national est tout simplement déplorable. Canon a été pendant plusieurs décennies, la locomotive du football camerounais. Aujourd’hui, l’équipe est réduite à jouer les faire-valoir. La situation est douloureuse et triste pour le Canon et pour l’ensemble du football camerounais.
Qu’est-ce qui à votre avis a provoqué cette décadence ?
Le véritable problème du Canon est un problème de gestion. Canon est une équipe mythique, un club populaire qui tirait sa force de sa popularité justement. Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest on trouvait des supporters du canon. Aujourd’hui visiblement, le club est coupé de ses racines. A l’évidence, il y a une personne ou un groupe de personnes qui a fait main-basse sur l’équipe, avec la complicité de la Fécafoot. La conséquence est là : le Canon ne fait plus peur et n’est plus compétitif. On ne retrouve plus dans le Canon ce qui faisait sa force jadis : la solidarité. Tout le monde regarde de loin. Il y a comme une démission collective des forces vives d’hier.
Toujours est-il qu’on a du mal à inventorier les acquis de l’époque glorieuse. Qu’est-ce que le Canon a gardé de ses années fastes en dehors de la gloire ?
C’est vrai qu’il reste peu de choses du passé. Mais c’est un problème général du football camerounais. Il n’y a pas de respect des textes, ce qui provoque des dysfonctionnements dans l’organisation des clubs et même de la
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Fédération. Dans ces conditions, il est difficile de bâtir sur du solide. Mais au Canon, nous avons essayé de faire évoluer les choses. Nous avons été les premiers à avoir un Conseil d’administration, un bureau exécutif avec des rôles bien définis. Malheureusement, tout cela a été mis à sac pour une gestion personnalisée. Et c’est la raison pour laquelle tout va de travers. Et c’est la Fécafoot qui est responsable de ces dérives.
Au-delà des textes, Canon en dépit de ses nombreuses victoires n’a rien. Pas de siège propre, un terrain d’entraînement qui laisse à désirer. ..Comment l’expliquez-vous ?
Demandez aux dirigeants actuels du Canon. Le Canon a eu pas mal de moyens qui auraient pu lui permettre d’avoir des structures modernes. Encore une fois, j’incrimine la Fécafoot qui est l’organe de contrôle des associations qui sont affiliées. Elle aurait pu imposer des cahiers de charge qui obligent les clubs à avoir des structures minimales. C’est dommage pour le football camerounais. Ce n’est pas le problème de Canon uniquement. De toutes les façons si l’on continue sur cette voie, c’est tout le football camerounais qui va sombrer.
Et quel avenir entrevoyez-vous pour le Canon ?
Le problème du Canon est simple. Il faudrait que les textes de cette équipe soient respectés. Il faut qu’un congrès soit convoqué par les personnes habilitées à le faire. Et il faudrait que la Fécafoot cesse de se mêler des affaires du Canon. C’est ce qui est arrivé récemment. C’est l’une des raisons pour lesquelles, bon nombre de sympathisants du Canon d’hier et d’aujourd’hui ont décidé de se mettre en retrait pour laisser les dirigeants actuels mener l’équipe là où ils voudront la mener. En tout cas, tant qu’il n’y aura pas un minimum de professionnalisme dans la gestion, les choses vont s’empirer aussi bien pour le Cano que pour le football camerounais en général.
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