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Roger Milla:"Cette distinction honore tout le Cameroun" (15.01.2007)
Roger Milla, ancien footballeur international.
Comment appréciez-vous votre désignation comme meilleur joueur africain des 50 ans dernières années par la Confédération africaine de football (CAF) ?
C’est un plaisir pour moi, pour ma famille et pour mes amis qui m’ont encouragé tout au long de ma carrière. Davantage, je suis content pour le peuple camerounais. C’est une distinction qui honore tout le Cameroun et son football. Je suis content que la Confédération africaine de football m’ait choisi comme meilleur joueur africain au cours de ses 50 années d’existence. Toutefois, je ne peux cacher mon mécontentement à l’égard de la CAF avec qui j’étais en froid, ce qui a quelque peu gâché la célébration de mes 50 ans. En effet, à l’occasion de l’élection du président de la FIFA, des journalistes camerounais ont écrit et dit n’importe quoi, prétendant que j’avais pris fait et cause contre mon compatriote Issa Hayatou qui était en compétition contre Sepp Blatter. Cela a créé un climat de tension qui a refroidi le désir de mes amis Johan Cruyiff et Pelé à venir ici au Cameroun pour mon anniversaire. C’est une chose à laquelle je tenais particulièrement. Quoi qu’il en soit, même si je n’ai pas oublié cet épisode, je remercie la CAF et les internautes pour cette distinction qui honore tout le Cameroun.
Quel commentaire faites-vous sur l’évolution de la CAF et du football africain au cours des 50 dernières années ?
Le football africain a beaucoup évolué. Et cette évolution, il le doit aux techniciens (joueurs et encadreurs). Les joueurs principalement ont démontré sur le terrain dans le monde entier que les Africains avaient de la valeur. Avec leurs équipes nationales lors des compétitions comme la coupe du monde, la coupe des Confédérations ou les Jeux olympiques ; dans leurs clubs un peu partout dans le monde, les
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joueurs africains ont su gagner le respect des autres. Le rôle des arbitres, des dirigeants ou de la CAF n’est pas très important dans les progrès accomplis par le football africain. C’est aux joueurs qu’il faut tirer un coup de chapeau.
Au-delà de son cinquantenaire, l’Afrique et la CAF ont un important rendez-vous en 2010. Pensez-vous que le continent est déjà prêt pour organiser la coupe du monde ?
Peut-être que toute l’Afrique n’est pas encore prête pour accueillir une coupe du monde. Mais il y a des pays africains qui peuvent le faire. C’est pour cela que nous devons tous nous mobiliser pour permettre à l’Afrique du Sud de réussir son pari en 2010. A ce sujet, je me dois encore d’exprimer une certaine amertume à l’égard de la CAF qui n’a pas toujours su faire bloc pour défendre les intérêts africains face aux autres continents. Pour la désignation du pays devant abriter la coupe du monde 2006 par exemple, il y a eu un manque de solidarité africaine qui nous a fait perdre un premier mondial sur le continent. Le rôle de la CAF c’est de rassembler. Mais malheureusement, elle l’oublie assez régulièrement.
Et quelle est la place que le Cameroun a occupée dans l’évolution de la CAF au cours des 50 dernières années ?
Le Cameroun a occupé une place prépondérante assurément. Passé la grosse déception de la huitième coupe d’Afrique des nations en 1972, les joueurs camerounais se sont remis au boulot et depuis ce temps-là, ils ont toujours été très présents à l’échelle internationale. Au niveau des clubs entre 1975 et 1981, les clubs camerounais ont dominé le continent. Et à partir de 1982 jusqu’à ce jour, l’équipe nationale du Cameroun fait partie des locomotives du football africain. Malgré des périodes de vide, le Cameroun est la référence du football africain, qu’il a contribué à faire respecter au- delà du continent.
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