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Tournoi amical d’Allemagne (10.04.2007)
Pas de visa pour Akono et ses poulains
Le résultat final n’est que la conséquence de la juxtaposition des maux qui rongent la gestion du football camerounais.
"Une sélection nationale bloquée au pays pour un problème de visas. C’est la première fois qu’une pareille chose nous arrive depuis que j’ai en charge la direction des équipes nationales de football ". Ces propos sont d’Alphonse Essama, directeur administratif des équipes nationales de football. Hier, le responsable administratif des différentes sélections est revenu sur la mésaventure essuyée la semaine dernière par les Lions Juniors et leur entraîneur Jean Paul Akono à l’ambassade d’Allemagne à Yaoundé. Invitée à prendre part à un tournoi à Düsseldorf, l’équipe n’a pas pu effectuer le voyage à cause d’un problème de visas. Le week-end dernier, l’affaire a fait jaser toute la ville. La presse s’en est mêlée. Quand elle ne dénonce pas " l’amateurisme des responsables administratifs des équipes nationales ", elle s’en prend à Jean-Paul Akono, sélectionneur principal des juniors, coupable de n’avoir pas présenté une liste crédible à la signature de sa hiérarchie.
Une chose est sûre. La contre performance a des causes lointaines. L’épisode est présenté sous forme chronologique. Janvier 2007, la sélection juniors, sous la direction de Aboubakar Souleymanou et de Englebert Mbarga participe à la CAN au Congo Brazzaville. L’affaire se passe mal. Le Cameroun est éliminé au premier tour. Deux mois après cet échec, le ministre des Sports et de l’Education physique tire les leçons du fiasco. Le 16 mars 2007, le staff technique est viré. Le moment n’est peut- être pas innocent. Le tournoi de Düsseldorf, en préparation dans les coulisses, est confirmé. Pas question d’envoyer en Allemagne les entraîneurs qui n’ont pas bien fait leur boulot au Congo. Jean-Paul Akono qui officie depuis sept ans un étage au dessus des juniors est appelé. C’est une " rétrogradation ", jugent certains. C’est plutôt une " promotion ", estiment d’autres.
Amateurisme
Le 19 mars, Akono prend les affaires en main et convoque 31 joueurs dont quatre pensionnaires…d’Asscajas-Fogep, un élément d’Ouragan de Loum, un joueur de Lausanne de
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Yaoundé et un sociétaire de Bali United. Le même jour, un rendez-vous est pris à l’ambassade d’Allemagne. " On nous a demandé de passer avec les dossiers le jeudi 29 ou le vendredi 30 mars et éventuellement le lundi 2 avril 2007 ", rapporte Adolphe Essama, encore sous le choc. Le 28 mars, le MINSEP adresse une lettre à l’ambassadeur d’Allemagne dans laquelle il demande au diplomate de faciliter la procédure de délivrance des visas à la sélection juniors. Jeudi 29 mars. C’est le jour de rendez-vous. L’équipe se présente au consulat avec trois documents irréguliers, reconnaît fataliste Adolphe Essama. Certains joueurs, en lieu et place des cartes nationales d’identité, présentent plutôt des récépissés ! Les bulletins de paie et les actes de mariage sont demandés à Jean-Paul Akono et Atah Robert, son adjoint. " C’est trop ", estiment les usagers. " Le ton est même monté ", rapporte un témoin de la scène. Adolphe Essama apporte les dernières pièces manquantes aux dossiers.
Les frais de visas d’une valeur de 900.000 F Cfa sont payés. La police d’assurance est réglée. 15000 F Cfa par dossier. Lundi 2 avril, c’est le jour de retrait. Grosse désillusion, au lieu du timbre du visa, c’est plutôt une lettre rédigée en français et en anglais qui accompagne chacun des 23 passeports des membres de la délégation. Informé, le MINSEP essaie de sauver ce qui peut l’être. Les autorités consulaires restent fermes. Malgré ce coup dur, les décideurs pensent qu’il faut honorer l’engagement de Düsseldorf, pendant qu’une autre opinion plaide pour l’annulation du voyage. Pour une rare fois, on entend pas parler de la Fecafoot dans un dossier nauséabond. Les causes immédiates sont plantées. François Ngoumou, technicien camerounais exerçant en Belgique est contacté. Il est chargé de monter une équipe au pied levé. La caution morale de Roger Milla est sollicitée. Résultat des courses, un match nul face au BV 04 Düsseldorf (1-1), une déculottée face au Bayer Leverkusen (0-3), une raclée devant la Juventus (0-4). Le jackpot devant le Bayern Munich (0-6). Le Cameroun est dernier de son groupe. Il s’en tire néanmoins avec un point, juste de quoi sécher les larmes. Moralité de l’affaire ? L’impéritie se paie cash.
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