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Edel Apoula : De l’ombre à la lumière (19.12.2009)
Écrit par Dominique Toukas
Grégory Coupet, le gardien titulaire du Paris Saint-germain de la Ligue 1 française a été victime d’une fracture de la cheville à 10 minutes
du terme du match opposant son club à l’AJ-Auxerre (1-0), le 28 novembre. C’est son suppléant, Edel Apoula, qui a terminé la partie, sans encaisser le moindre but, à un moment où les Bourguignons exerçaient une forte pression pour rétablir l’équilibre. « Face à Auxerre, il a montré sur deux arrêts qu’il avait du cran. Faire une sortie aérienne sur son premier ballon, alors qu’il vient à peine de rentrer, c’était culotté », a réagi Coupet à la fin de la partie.
A 23 ans, Edel Apoula Edima Bete devient ainsi le gardien n° 1 du Psg pendant les trois mois d’indisponibilité de Grégory Coupet. Rester dans l’ombre depuis son arrivée à Paris, en 2007, en tant que doublure de Mickaël Landreau, ce natif de Yaoundé sera désormais sous les projecteurs dans une équipe fortement médiatisée, où tous ses moindres faits et gestes seront décortiqués, analysés, voire critiqués.
Le malheur des uns fait souvent le bonheur des autres, c’est bien connu. Mais, Apoula n’y adhère pas : « Quelque part, je ne suis pas content car je ne voulais pas que cela se passe comme ça, mais c’est la vie. Je sais que certaines personnes vont dire que je suis content mais, c’est faux. Greg, c’est un coéquipier qui est devenu un ami. Donc quand un choc comme celui-là arrive, ça m’affecte mais, il faut continuer », a-t-il affirmé à eurosport.fr
Pour continuer, le gardien camerouno-arménien a le soutien et la confiance de ses coéquipiers dans ce véritable challenge, notamment le Béninois Stéphane Sessegnon, pour qui il n’y a pas lieu de s’inquiéter : « C’est un garçon qui a beaucoup de caractère. Depuis plus de deux ans qu’il est au club, il n’a jamais lâché lors des entraînements. Ce qui arrive est triste, mais ça va permettre à Edel de montrer ce qu’il vaut vraiment.»
Soutien
Grégory Coupet qui le côtoie quotidiennement aux entraînements, en est lui-même un fan : «Les buts du Paris Saint-Germain seront bien gardés. Il a une puissance phénoménale, une sérénité importante et il travaille beaucoup. Il a toujours répondu présent dans ce domaine là depuis le début de la saison. Il est très humble et vraiment adorable. Je lui souhaite de réussir et je ne suis pas inquiet du tout », a-t-il dit dans L’Equipe. Cette déclaration a tout l’air d’une passation de pouvoir, mais l’ancien gardien de l’Athletico Madrid, sept fois champion de France avec Lyon, en est bien conscient : « S’il venait à prendre ma place ? Il
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fautqu’il me la prenne ! C’est le jeu. Je lui ai déjà dit : «le wagon est là, il faut monter dedans»».
Le soutien le plus important vient de son entraîneur, Antoine Kombouaré, qui avait fait le nécessaire pendant l’inter saison pour retenir son gardien, désireux d’aller voir ailleurs pour avoir du temps de jeu : « J’ai pleinement confiance en Edel. Je me suis battu pour qu’il reste. L’équipe avait peut-être trop confiance en Greg, ce qui explique que l’on avait encaissé autant de buts, et elle sera peut-être plus attentive avec lui (…) C’est dans le rythme et surtout dans la rigueur qu’il va devoir faire ses preuves».
Le premier match de Apoula en tant que titulaire en Ligue 1 a eu lieu face à Boulogne-sur-Mer (5-2). «Cela s’est bien passé pour ma première en championnat. Il y avait beaucoup de vent en première période, je n’ai donc pas pu faire grand-chose sur le premier but. Cela fait bizarre d’encaisser deux buts car se sont mes premiers encaissés avec le Psg. Je suis prêt à prendre deux buts à chaque match si nous gagnons», a-t-il confié sur le site du club. Grand amateur de musique, il doit maintenant trouver le bon tempo pour s’affirmer en Ligue 1.
Requête
Avant d’arriver à Paris, l’international arménien a eu un parcours atypique. Débarqué à l’âge de 15 ans en Arménie, Edel a obtenu un passeport arménien. Ce qui lui a permis de jouer deux matches, un avec la sélection Espoirs, le19 février 2004, puis pour l’équipe A, sous la pression de la Fédération arménienne, selon ses dires. Sous la houlette d’agents peu scrupuleux, il est ensuite passé en Roumanie pour une année (Rapid Bucarest) et trois ans en Belgique, à La Gantoise. Il a disputé quatre matches sous le maillot du Psg (face à Nancy en Coupe de la Ligue, Montluçon en Coupe de France et Wolfsburg et Braga en Coupe Uefa la saison dernière), sans encaisser de but.
Le sélectionneur du Cameroun, Paul Marie Le Guen, souhaiterait sélectionner Edel Apoula Edima Bete. Il y a quelques semaines, le gardien parisien a déposé une requête auprès de la Fédération internationale de football association (Fifa) pour annuler ses deux sélections. Ce ne sera pas évident, mais un argument pourrait jouer en sa faveur : son passeport arménien, qui lui avait été délivré sans que ses parents le sachent, vient d’expirer.
Le gardien arméno-camerounais a de grandes chances de participer à la prochaine coupe du monde avec les Lions indomptables. Propulsé gardien titulaire après la grave blessure de Coupet, Apoula pourrait encore voir son destin complètement basculé dans les prochains jours. Le bonheur ne vient jamais seul.
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