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Lions indomptables ou Eléphants ? Puma joue à qui perd gagne (06.09.2005)
Avec habileté et prudence, la marque allemande s’est ménagé une porte de sortie entre les Lions Indomptables et les Eléphants.
L’équipementier allemand, sera incontestablement l’un des grands vainqueurs de la confrontation entre les Eléphants et les Lions Indomptables pour la course à la coupe du monde 2006. Le fait passe inaperçu qui mérite pourtant d’être souligné. Quelle que soit l’équipe qualifiée, la firme Puma est en effet sûre d’être présente au rendez d’Allemagne. La victoire acquise sur le terrain par l’une ou l’autre sera d’abord et avant tout la sienne. Elle sera le fruit d’une vision proactive dans la bataille que se livrent les équipementiers pour habiller les grandes nations de football lors des grands événements sportifs. Vitrine mondiale de la firme allemande ces dernières années, les Lions Indomptables doivent maintenant affronter leurs adversaires sur ce terrain. Craignant sans doute l’absence de l’équipe nationale du Cameroun à la prochaine coupe du monde qui lui aurait été très préjudiciable, Puma, s’est résolue à se tourner vers la sélection nationale ivoirienne.
La position du Cameroun dans la poule C n’assurant pas la certitude d’une qualification indubitable (même après la victoire obtenue le 4 septembre à Abidjan), les stratèges de Leipzig ont donc voulu se ménager une porte de sortie au cas où… Ils ont récemment fait entrer les Eléphants de Côte d’Ivoire dans leur giron. Ce succès, obtenu quelques jours avant la confrontation du "Félicia" est un signe qui ne trompe pas sur les ambitions de l’équipementier. En tout cas, il intervient dans un contexte où la qualification des Lions Indomptables est sujet à caution à cause des prétentions des… Eléphants justement.
“ Notre contrat avec Puma court jusqu’en 2006, indique une source autorisée de la Fédération camerounaise de football. Ce contrat n’est pas exclusif. Donc les responsables de Puma sont libres de nouer d’autres contrats avec n’importe quelle autre équipe de leur choix. ” Le fait donc que l’équipementier des Lions habille les adversaires les plus redoutables des Lions Indomptables dans la course à la coupe du monde germanique est considéré à la Fécafoot comme un épiphénomène ou mieux, un non événement. La considération ou la prééminence du Cameroun du football dans l’échelle des valeurs de Puma en Afrique reste intacte, rassure notre interlocuteur. La preuve, “ toutes les clauses contenues dans les documents liant les deux parties sont respectées à la lettre ” Notre source note par ailleurs, une
évolution notable dans la contrepartie camerounaise. “ Dorénavant, toutes les autres catégories nationales sont concernées dans le partenariat. Minimes, cadets, équipe féminine, etc., sont pris en charge au même titre que l’équipe fanion, ce qui n’était pas le cas avant la révision du contrat en 2001. ” Une preuve supplémentaire, s’il en fallait encore, c’est que les concurrents de la marque allemande se bousculent actuellement au portillon pour lui succéder, poursuit notre source.
Bataille de visibilité
N’empêche qu’en réussissant à faire entrer les Eléphants de Côte d’Ivoire, adversaires directs des Lions dans son giron, Puma réussit là un coup sportif majeur. “ C’est de bonne guerre, reconnaît Baillet Geoffroy, un ancien journaliste ivoirien réputé, actuellement conseiller au ministère des Sports et loisirs. La marque cherche avant tout à se positionner dans l’optique de s’assurer une bonne visibilité lors du prochain mondial. Mais, cela ne va pas plus loin ”, poursuit-il en relativisant l’effet de cette situation sur l’enjeu sportif d’une victoire de l’un des deux protagonistes le 4 septembre. “ La marque n’aide pas les joueurs sur le terrain. Les accords ne concernent pas les performances même si elles peuvent contribuer à obtenir plus. ”
Sur ce point, la victoire des Lions Indomptables au “ Félicia ” est venue ménager une visibilité qui semblait s’étioler au sein de Puma. La performance mitigée du Cameroun à la Coupe d’Afrique des nations 2004 en Tunisie n’a pas permis à son habilleur de capitaliser les espoirs placés en lui. Cet échec, ajouté aux difficultés rencontrées au cours de ces éliminatoires, n’auront sans doute pas été de nature à rassurer les responsables de la firme allemande pour qui la coupe du monde 2006 qui va se dérouler sur ses terres, représente une vitrine exceptionnelle pour la poursuite de son irrésistible ascension. Or le rachat de Reebok par Adidas le deuxième habilleur sportif mondial derrière l’américain Nike, pourrait bien compliquer ses affaires. La marque a donc préféré ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier.
Selon Baillet Geoffroy, le choix de l’équipementier allemand s’est fait sur la base des seules offres. Or “ ce qui est bon pour la fédération est bon pour les joueurs, le ministère de tutelle, et pour le pays tout entier ”, conclut-il. Cela l’est davantage encore pour Puma elle-même qui parie sur un duo gagnant en jouant habilement à qui perd gagne.
Par Frédéric BOUNGOU Envoyé spécial à Abidjan
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