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Ibrahim Mohaman : Echassier de buts (18.11.2005)
L’avant-centre de As Douala IIe meilleur joueur des barrages dans le Littoral.
Absent des terrains de football depuis pratiquement une année, les derniers barrages qualificatifs pour le tournoi Interpoules 2005 ont été l’occasion de revoir Ibrahim Mohaman. Cette fois sous les couleurs de As Douala IIe, l’équipe de New-Bell, le quartier qui le voit naître en 988. Eclaboussant de tout son talent le tournoi, il a énormément contribué aux victoires de son club. Des prestations qui lui vaudront le titre de champion provincial et celui de meilleur joueur des barrages. "Pour un début de carrière, c’est quelque chose de merveilleux. Je dois justifier cette distinction aux prochains Interpoules", déclare-t-il le regard fixé sur le trophée.
Les débuts d’Ibrahim dans le football sont comme ceux de la plupart des jeunes. C’est dans les rues de son quartier, New- Bell Haoussa, qu’il commence à taper dans le ballon dans tous les sens. Il prend part aux multiples championnats de football de vacances. "Il a un physique trompeur qui cache bien ses qualités de footballeur. Joueur talentueux, son esprit de gagneur reste un de ses atouts", explique Souleymani, son encadreur de toujours.
Son potentiel ne va pas tarder à éclore. "Un jour, se souvient Ibrahim Mohaman, mon ami Ikono Dehanzra, joueur à Douala athlétic club, à l’époque en D3, m’invite dans son club, en quête d’un avant- centre", se souvient-il. A son arrivée, l’encadrement technique du club ne cache pas ses appréhensions. "Tu peux tenir un match?", lui aurait demandé l’entraîneur. Avec sa silhouette longiligne de volleyeur (1m99 et 60kg), sa démarche nonchalante, ses petits membres…son physique ne semblait point militer en sa faveur. Au bout de trois jours de test, Ibrahim surnommé Adebayor, du fait des similitudes physiques avec le Togolais, déjoue tous les pronostics.
Péripéties
Sociétaire de Douala athletic club, pour sa
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première saison dans un championnat civil, Ibrahim termine 2e meilleur buteur (16 buts) au cours de la compétition et son équipe accède en D2. L’arrivée d’un nouvel entraîneur, Robert Atah, va précipiter son départ du club. "Pour des raisons restées encore inconnues, je n’entrais pas dans son plan de jeu". Obligé de faire valoir son talent ailleurs, Ibrahim va déposer ses valises en 2001 à As Douala IIe, après un bref séjour à Coq rouge de Douala. La même année, son club accède en D2.
Après l’échec de Douala IIe en 2004 aux barrages, Ibrahim Mohaman est l’objet de quelques sollicitations de club de l’élite. Dans les starting-blocks, Ksa, Unisport de Bafang, Racing de Bafoussam. "Les responsables de Douala athletic reviennent me voir. Sur le papier, les offres sont alléchantes. Je cède". Seulement, Ngallé Esaie, le président, ne tient pas ses promesses, hypothéquant ainsi la carrière du footballeur. Ibrahim passe une saison blanche, son nouvel employeur n’étant pas disposé à le libérer.
Il tente une expérience au Gabon et est recruté par Variétés de Oyem, un club de 2e division (D2). Une fois de plus, les engagements pris par les dirigeants ne seront pas tenus. "C’est le propre des dirigeants. Ils sollicitent les gars et ne sont pas en mesure de leur offrir des conditions pour une vie décente", explique Ibrahim, qui retourne au Cameroun, mais ne se décourage pas pour autant.
Toujours sous contrat avec Douala Athletic club, As Douala 2e qui a besoin des services d’un avant-centre pour son dernier de match de poule de la saison le sollicite, et ouvre les négociations. Celles-ci sont concluantes. Ibrahim renoue avec As Douala IIe. "Ce fut le seul match que j’ai livré cette saison avant les barrages". Des barrages qui vont le révéler et le distinguer comme meilleur joueur, tant son apport est déterminant dans la qualification pour les interpoules de son club.
Dippah Kayessé
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