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Le jeu : Une équipe Kalla... mitée (23.01.2006)
Les Lions indomptables ont sorti le grand jeu face aux Angolais, mais la défense n`a pas été sereine.
E. G. S., au Caire
Dans la zone mixte à la fin du match de samedi dernier, Artur Jorge, le sélectionneur camerounais, a répété la vieille rengaine selon laquelle "on ne change pas une équipe qui gagne", ajoutant qu`il y aura peu de changements dans son onze qui a débuté devant l`Angola. Il aurait d`ailleurs tort de venir bouleverser ce qui a si bien marché. Mais sur ce qu`on a vu, il y aurait certainement quelques petites choses à revoir dans sa défense : le positionnement tactique de Timothée Atouba à gauche et la capacité physique de Raymond Kalla dans l`axe.
Après une brillante victoire comme celle de samedi, on peut se permettre toutes sortes de blagues, comme celle-ci, sortie de l`imaginaire d`un supporter camerounais hilarant : "quand Kalla allait au duel, on attendait des tribunes comme le bruit d`une vieille voiture qui a perdu ses cardans, crack, crack, crack". Il n`est pas loin de la réalité, le défenseur de Sivaspor en Turquie ayant souffert énormément sur le plan physique, se retrouvant au sol au moindre effort et battu sur la plupart des duels aériens ou en un-contre-un. Face aux virevoltants petits Congolais, on peut craindre pour lui. A gauche, Atouba n`a pas non plus été un gage de sécurité, peu offensif et gardant excessivement le ballon dans sa zone défensive. Rigobert Song et Geremi Njitap, sans être rayonnants comme à l`accoutumée, ont néanmoins fait le minimum pour éviter le naufrage collectif au compartiment défensif. Ajoutons que dans les buts, Souleymanou Hamidou, sur les rares ballons qu`il a eu à négocier, s`est à nouveau montré rassurant et continue à justifier la confiance que lui renouvelle le staff technique.
Fébrilité
La défense peut
aussi remercier le milieu du terrain, le secteur qui causait des soucis ces derniers temps, et qui a été impeccable face aux Palencas Negras. Sous l`impulsion d`un Jean II Makoun des grands jours. Le petit bonhomme de Lille a ratissé énormément de ballons et participé à toutes les bonnes phases des Lions, dont notamment cette faute subie qui donne le coup franc victorieux et magnifique de Samuel Eto`o. Aux côtés de Makoun, le sobre et efficace Alioum Saïdou a encore fait ce qu`il fallait, même si on ne regrettera jamais assez qu`il se refuse à prendre des risques en tirant par exemple de loin, surtout face à un gardien fébrile comme Ricardo de l`Angola. Sur les flancs du milieu de terrain, Daniel Ngom Kome n`a pas été très percutant mais a bien terminé en offrant cette passe de troisième but à Eto`o. A droite en revanche, le gaucher Roudolphe Douala a marqué les esprits par sa vivacité, sa technique de débordement et ce caviar pour le deuxième but d`Eto`o.
Sur le front de l`attaque, il n`y a rien à redire sur la méga-performance de Samuel Eto`o (voir "L`Homme"). Le Pichichi du championnat d`Espagne a enfin fait ce qu`on attend de lui en sélection : la différence. Il a pesé sur le match en étant efficace (3 buts), en brouillant le marquage adverse par son mouvement perpétuel et surtout en prenant ses responsabilités de vedette de l`équipe (sur le coup franc et sur le troisième but notamment). Il n`a eu besoin, pour cela, ni de Ronaldinho ni de Deco. Mais d`un point d`appui nommé Achille Webo, monstre physique qui s`est beaucoup battu avec la défense angolaise dans les remises et les duels aériens. Parmi les remplaçants, Olembe a apporté un peu de maîtrise quand il fallait gérer le résultat, Emana n`a pas eu le temps de se montrer et le nouveau venu Pierre Boya dont on disait tant de bien, le fera voir peut-être la prochaine fois.
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