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Football : Vent de réconciliations tous azimuts (08.09.2010)
Hier à Yaoundé, le Minsep a réuni les présidents actif et d’honneur de la Fécafoot, tandis que Roger Milla et Samuel Eto’o ont fumé le calumet de la paix au cours d’une émission télé spéciale.
Deux images fortes que l’on n’avait plus vues depuis longtemps dans le microcosme toujours agité du football camerounais : en matinée, Mohammed Iya et Roger Milla se sont rencontrés dans le bureau de Michel Zoah, initiateur de cette rencontre de réconciliation. En mi-journée, une émission spéciale de télévision a été enregistrée dans l’une des salles de l’hôtel Hilton, avec pour principaux acteurs Samuel Eto’o Fils et Albert Roger Milla.
Les deux noms les plus célèbres de l’histoire du football camerounais, qui ne se parlaient plus depuis deux ans, étaient tout sourire sur le plateau de télévision animée par Alain Belibi (Crtv), Thierry Ngogang (Stv), Jolly Koum (Canal 2), Jean Materne Ndi (Dbs) et Valentin Zinga (Equinoxe Tv).
La réconciliation des deux fils prodiges du football camerounais aura été le principal fait marquant de cette sortie médiatique qui en a surpris plus d’un observateur. Leurs relations s’étaient profondément dégradées peu avant la Coupe du monde 2010. «J’ai tourné cette page, parce que j’ai écouté les gens. Je remercie mon épouse qui m’a dit de passer l’éponge sur cette affaire, et le ministre des Sports qui a souhaité que nous fassions la paix. Encore que M. Iya Mohammed a toujours été un ami, mais je ne pouvais pas accepter d’être humilié comme je l’ai été dans ce communiqué du président de la Fécafoot, moi le président d’honneur de cette fédération», s’est exprimé Roger Milla au cours de l’émission enregistrée. La foule avait déjà applaudi sa poignée de mains avec Mohammed Iya, la veille, au palais polyvalent des sports de Yaoundé, lors de la cérémonie d’installation du directeur technique national et de ses adjoints.
Eto’o et Milla se font la passe
Quant au capitaine des Lions indomptables, Samuel Eto’o, habile communicateur comme on doit se rendre à l’évidence, il était attendu pour dire sa part de vérité sur les événements qui ont pourri l’ambiance au sein de l’équipe du Cameroun pendant la Coupe du monde 2010 désastreuse en Afrique du Sud. «J’ai fait ce que j’avais à faire, déjà comme leader et pas forcément comme capitaine. Je me suis rendu en Turquie pour rencontrer mes grands frères
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Rigobert Song et Gérémi Njitap, pour qu’on discute et qu’on évacue les problèmes qui pouvaient y avoir avant le Mondial. J’ai parlé avec certains autres joueurs au téléphone, et avant la compétition j’ai réuni tout le monde pour dire que nous devons mouiller le maillot pour défendre les couleurs de notre pays. On est tous tombé d’accord. Tout était réuni pour qu’on fasse une très belle Coupe du monde, d’autant que le ministère des Sports et la fédération nous avaient mis dans des conditions optimales», soutient Samuel Eto’o Fils.
Malgré l’insistance des intervieweurs sur le plateau, le numéro 9 des Lions indomptables n’en dira pas plus à ce sujet, insistant pour dire qu’il n’a bagarré ni avec Alex Song ni avec Achille Emana, des joueurs avec lesquels il n’entretient aucune haine. Il se demande seulement si tous ses coéquipiers étaient sincères au moment où il les a réunis pour demander s’ils ont un problème particulier avec lui. «On raconte plein de choses sur mon compte, mais je n’ai pas le pouvoir d’interdire à un joueur de venir à l’équipe nationale. J’ai fait mon rapport de capitaine que j’ai remis au ministre et au président de la Fécafoot. C’est à ces autorités à communiquer sur les conséquences éventuelles qu’elles auraient tirées de la triste aventure sud-africaine», a-t-il ajouté. Pour Roger Milla, il ne faut pas tout mettre sur le dos des joueurs, parce que l’encadrement a aussi failli à tous les niveaux dans notre sélection. C’est pourquoi il se réjouit de ce que l’on parle enfin de nommer un manager général de l’équipe, chose qu’il réclame depuis quatre ans.
L’enregistrement de cette émission spéciale, qui sera certainement diffusée dans les prochaines heures sur les cinq chaînes invitées, a duré près de trois heures.
Après la réconciliation publique Milla-Iya et Eto’o-Milla, il reste maintenant aux autorités de notre football à clarifier le bannissement obscur des joueurs comme Alexandre Song, Achille Emana et Carlos Kameni, même si le nouveau sélectionneur, Javier Clemente a d’ores et déjà annoncé qu’il ira les voir pour en avoir le cœur net. Pour que l’œuvre de renouveau amorcée ne se noie dans un tel reliquat de malentendus inutiles, et que la page du passé soit définitivement et entièrement tournée, sans laisser l’impression de chasse aux sorcières.
Emmanuel Gustave Samnick
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