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Imbroglio : Otto Pfister entendu à la Dppj (28.05.2008)
L’entraineur des Lions est trainé devant la police pour n’avoir pas reversé les commissions d’un intermédiaire.
Priscille Moadougou
Attendu en principe à 7h, c’est pratiquement avec 2 heures de retard qu’Otto Pfister, le sélectionneur national des Lions indomptables, s’est présenté à la division provinciale de la police judicaire (Dppj). Il y a été soumis à une audition, qui a duré un peu plus de 2h. C’est à 11h 10 qu’il en est reparti, le regard hagard. Le technicien allemand répondait à une convocation relative à la plainte de Fernand Taninche. Cette dernière portait sur l’abus de confiance et menace sous condition. Toutefois, le dernier volet de la plainte concerne Fils Gweha Ikouam, l’adjoint d’Otto Pfister, qui avait indiqué qu’il aurait la peau de Fernand Taninche. Pourtant, Gweha Ikouam n’a pas été aperçu, hier, à la délégation provinciale de la sureté nationale du Centre, qui abrite les locaux de la Dppj. Aucune information n’a filtré de cet entretien, en dehors des mouvements d’humeur répétés du sélectionneur allemand des Lions qui ne comprenait pas qu’on le convoque au moment où il doit conduire des séances d’entraînement. Cette raison passablement objective a d’ailleurs fini par contraindre les enquêteurs à le libérer plus tôt, alors que plusieurs n’étaient pas encore élucidés. Otto Pfister devrait se présenter à nouveau ce matin dans les mêmes locaux, pour la suite de l’interrogatoire.
Du coup, c’est le programme de préparation du match Cameroun # Cap Vert, du samedi 31 mai prochain, comptant pour le premier tour des éliminatoires couplées Can /Mondial 2010 qui risque de se trouvé chamboulé puisque hier déjà, il prévoyait une séance d’entraînement, dans après-midi. Otto Pfister a donc pu se rendre, " de bien mauvaise grâce ", ajoutent ses proches, à la Dppj.. Une convocation que ses poulains n’ont pas appréciée. Ceux-ci, qui pour l’instant préfèrent parler sous anonymat, pensent que ce n’est pas le bon moment. " A cause de cette histoire, la sérénité pourrait ne pas régner dans le groupe, au moment où nous avons besoin d’être soudés. Fernand Taninche aurait pu attendre un autre moment que le regroupement de la sélection nationale ". Or, ils n’en ont pas besoin, quelques jours avant leur premier match après leur participation à la 26ème coupe d’Afrique des Nations,
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Ghana 2008, où ils ont été sacrés vice champions d’Afrique.
La délocalisation du stage des Lions indomptables permet donc à Fernand Taninche de refaire parler de lui. C’était déjà le cas après la Can 2008. Cet ancien joueur passablement anonyme du championnat national de football dénonçait le fait d’avoir été abusé dans l’opération de recrutement de l’Allemand Otto Pfister comme entraîneur sélectionneur du Cameroun. Les 20% des revenus de M. Pfister, soit 24 millions de Fcfa, qui lui revenaient selon le deal conclu avec l’intéressé, soutient-il mordicus, ne lui ont jamais été versés, et ceci malgré plusieurs démarches depuis la signature du contrat d’Otto Pfister en octobre dernier à Yaoundé. L’affaire avait tellement défrayé la chronique que le principal concerné avait interrompu ses vacances, pris après la Can, pour s’exprimer devant la presse nationale et internationale.
C’est ainsi que le 7 mars dernier, dans la salle de conférence du ministère des Sports et de l’Education physique, Otto Pfister avait reconnu être entré en contact avec Fernand Taninche. "J`étais encore au Soudan quand ce monsieur m`a appelé pour me demander si je voulais entraîner les Lions indomptables. Il m`a dit qu`il voulait 20% de prime de signature si j`étais retenu. Or, ici, il n`existe pas de prime de signature. Je ne lui dois donc rien", avait-il tranché. Une sortie qui avait amené Fernand Taninche à porter plainte pour "abus de confiance et escroquerie qui sont réprimés par le code civil camerounais. Dès à présent, je me constitue partie civile d`autant plus que selon cette convention arrêtée d`accord parties, j`étais supposé avoir reçu de lui la somme de 34 millions de Fcfa ", avait-il souligné.
De sources proches d’Otto Pfister, on trouve bizarre que ce soit maintenant que le coach est convoqué à la police alors qu’on sait qu’il est à Yaoundé depuis deux mois. De toutes façons, c’est l’Etat camerounais qui devra régler cette affaire et nous ne nous défendrons pas devant les médias.
L’ancien joueur de football a donc choisi le bon moment, la semaine de préparation des Lions, pour frapper son coup, avec un succès médiatique assuré. Avec aussi un cas pratique déjà à régler : Otto Pfister est attendu à la Pj ce matin pendant que les joueurs l’attendent au stade Omnisport pour une séance d’entraînement…
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