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Louis Paul Mfédé : " Je n’étais pas en prison " (06.04.2006)
Louis Paul Mfédé lève un pan de voile sur son passé et parle de son avenir.
Vous rentrez au pays après une longue absence…
Je dois avouer que je suis un homme heureux. Car, lorsqu’on passe près de dix ans hors de son pays, on ne peut que être content de revenir et de retrouver les siens, les parents et amis.
On a entendu ici et là que vous étiez en prison en Indonésie. Qu’est ce qui s’est réellement passé ?
En réalité mon visa en Indonésie avait expiré et on m’a retiré mon passeport. Contrairement à ce que les journaux à sensation ont annoncé, je n’étais pas en prison mais dans un camp d’immigration où j’ai passé deux semaines. Donc j’étais à Bali une ville indonésienne bien connue dans le monde entier lorsque j’ai été interpellé par le service d’immigration.
Et comment avez-vous retrouvé votre liberté ?
Pendant ma détention, je suis rentré en contact avec Maboang Kessack. Et Dieu merci les Lions Indomptables à ce moment-là disputaient la récente Coupe d’Afrique des nations de football en Egypte. Je tiens ici à remercier particulièrement Samuel Eto’o Fils que je n’ai jamais rencontré et qui m’a téléphoné pour me dire exactement ceci : " Grand frère je suis désolé de ce qui t’arrive. Tu étais mon idole lorsque tu jouais. Aussi je vais tout faire pour te sortir de ce mauvais pas ". Je l’ai eu pendant une minute au téléphone. Par ailleurs, il faut savoir que je n’ai jamais rencontré physiquement Samuel Eto’o Fils. Il m’a vraiment apporté l’aide nécessaire pour que je retrouve la liberté. Je remercie également le ministre des Sports et de l’Education physique, Philippe Mbarga Mboa, Roger Milla et tous ceux qui de près ou de loin se sont investis pour me venir en aide.
Que faisait concrètement Louis Paul Mfédé en Indonésie avant ses déboires?
Je pars du Cameroun en 1996 pour l’Indonésie. A la fin de ma carrière j’ai été engagé dans un centre de formation, le " Bali All Star football School ". J’avais à ma charge près de 200 enfants âgés de cinq à quatorze ans.
Maintenant que vous êtes de retour au Pays que comptez-vous faire ?
Comme je l’ai dit plus haut, j’ai passé dix ans hors du pays. S’intégrer à nouveau n’est pas la chose la plus facile. Pour le moment je savoure la joie d’avoir retrouvé mes proches et je vois venir les choses. Le moment venu je ferai connaître au monde entier ce que je compte faire désormais de ma vie.
Selon certaines indiscrétions Louis Paul Mfédé serait en passe de diriger un centre de formation dans les prochains jours…
(Rires). Il paraît…
Avant vos problèmes vous
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suiviez l’activité sportive nationale au Cameroun et particulièrement le football…
Certainement. Car, lorsqu’on a été un Lion Indomptable, on ne peut pas facilement oublier ses racines. Parlant de la prestation des Lions aujourd’hui, par exemple, je voudrais dire aux supporters qu’en football, on ne peut pas gagner tous les jours. Il faut savoir accepter parfois les défaites. C’est vrai que le football est une religion au Cameroun, mais le football comme tout sport a aussi son côté aléatoire.
Certains supporters des Lions Indomptables pensent que l’équipe d’aujourd’hui manque d’une âme…
C’est difficile de se prononcer à ce sujet. Généralement, les gens prennent comme référence lorsqu’on parle des Lions l’équipe de 1990 parce qu’elle est allée jusqu’en quarts de finale de la coupe du monde. Mais il ne faut pas oublier que l’équipe de 1982 était la meilleure équipe que le Cameroun ait jamais eue. Les Camerounais devraient savoir qu’il y a des générations qui passent. Nous, à notre époque, nous avions un cœur et on en voulait. Alors qu’en 1982 l’équipe était essentiellement composée d’individualités. Je suis persuadé que les Lions vont bientôt rebondir. Il y a quelques années les gens disaient qu’après Roger Milla il n’y aura plus personne. Mais aujourd’hui nous avons Samuel Eto’o Fils. Seulement, on n’a pas encore trouvé un n° 10 comme Louis Paul Mfédé.
Tous les clubs camerounais engagés dans les compétitions continentales sont éliminés. Cela ne témoigne t-il pas du bas niveau technique du football camerounais depuis quelques années ?
Aucun doute. Car lorsque j’apprends qu’un club équato-guinéen a tenu tête à un club camerounais, il y a de quoi se marrer. Il y a quelques années, lorsqu’un club de la sous région venait jouer au Cameroun, les joueurs de ces clubs se demandaient combien de buts ils allaient prendre. Et généralement ils repartaient avec au moins six buts.
Selon vous que faut-il faire pour que le football camerounais au niveau des clubs retrouve son allant ?
Il faut tout revoir. Le football camerounais demande à être réorganisé. C`est-à-dire qu’il faut revoir l’organisation de la Fécafoot et des différents championnats. Aujourd’hui, il existe au Cameroun plusieurs centres de formation. Malheureusement, la plupart des gens qui ont créé ces centres ne l’ont fait que pour de l’argent. Mais s’ils veulent vraiment aider le football camerounais il faut engager uniquement des jeunes talentueux et non ceux qui ne peuvent pas jouer au football. Car il faut le dire, certains centres recrutent beaucoup d’enfants pour réclamer de l’argent aux parents.
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