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Eugène Ekeke : Le fossé entre grands et petits se réduit. (05.02.2004)
propos receuillis par Louisette Renée Thobi
Le Lion à la retraite dresse le bilan de la Can après le premier tour et jette un regard sur le comportement des Lions.
Quelle analyse l’ancien Lion indomptable que vous êtes fait à l’issue du premier tour sur la prestation des seize équipes ?
A mon humble avis, il y a une importante évolution entre la Can 2004 et les précédentes ; toutes les équipes sont organisées. La différence s’effectue sur l’expérience et les confrontations. On a constaté à l’issue des premiers matches, car c’est à ce moment là que l’on peut valablement apprécier le comportement tactique et technique des équipes , toutes sont encore fraîches et motivées- que toutes les équipes, " grandes " ou " petites " ont eu du mal à entrer dans la compétition. Les " petites " nations ont même titillé les grandes, le Burkina Faso a contraint le Sénégal qui est tout de même vice champion d’Afrique et _ de finaliste de la dernière Coupe du monde, le Rwanda et le Kenya sortent de la compétition mais avec quatre et trois points. Les buts kenyans face au Burkina Faso sont de vrais chef d’œuvre ! Ce qui signifie que si ces équipes continuent à progresser, à observer les évolutions tactiques au niveau international, à respecter des normes physiologiques et si les joueurs africains continuent à s’expatrier, les matches seront de plus en plus équilibrés et la CAN sera de très haut niveau.
Pourtant la logique a été respectée...
Certes la logique a été respectée, il n’en reste pas moins que la réalité de la progression des autres équipes reste évidente, vous êtes d’accord que si ces Nations dites " grandes " ont éprouvées des difficultés à rentrer en compétition c’est que les autres ont progressées, souvenez-vous qu’en 2002, après le premier tour le Cameroun avait marqué six ou neuf buts sans en encaisser ! Or cette année, le Cameroun a abordé le match contre l’Egypte avec des incertitudes sans une garantie de qualification, il a fallu que le Nigeria accélère un peu dès le second match pour se mettre à l’abri d’une élimination !. Maintenant, c’est vrai les grands sont restés grands mais l’écart entre eux et les autres est en train de se combler, c’est le principal enseignement de ce premier tour. Il va falloir maintenant que ces équipes analysent les causes de ces incertitudes, à l’instar du Cameroun dont le comportement sur le terrain constatait
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avecce qu’on entend à la radio!
Justement à propos du Cameroun, c’est aussi un sentiment mitigé qui vous anime…
En terme de résultat je suis satisfait, il aurait été dommage que le Cameroun ne se qualifiât pas ! Mais en terme de performance digne du niveau du Cameroun sur le plan mondial, je suis déçu. J’ai constaté que sur le plan mental, il y avait un problème ; sur le plan tactique, c’était le véritable désordre, parce que quand on annonce lors du premier match contre l’Algérie que nous jouerons en 4-4-2, cela suppose pour le technicien que je suis que le dispositif a été travaillé et c’est vraiment sur cette organisation de base que le Cameroun va fonctionner ! Au second match on joue en 3-5-2 en renforçant l’aspect défensif : avec trois milieux récupérateurs, trois arrières, et deux joueurs de couloirs à vocation défensive, ce qui signifie que nous devons être plus costauds en défense. Malheureusement on prend trois buts même si on en marque cinq. Au dernier match on est complètement dominé par l’Egypte, les joueurs ont manqué d’agressivité, perdu tous les duels, le pressing était inexistant, ce n’était le Cameroun auquel on s’était déjà habitué.
D’aucun ont justifié cette attitude par la préservation ?
On ne peut pas raisonner ainsi, nous n’étions pas encore à l’abri d’une élimination ! Il suffisait que l’Egypte marque et que l’Algérie égalise pour que nous soyions hors course. On effectue ce genre de calcul quand on a gagné ses deux premiers matches c’est-à-dire que la qualification est déjà acquise. Il faudrait que le staff technique réfléchisse sérieusement à tout ce qui n’a pas marché. Les erreurs constatées pendant la première phase devraient servir à mieux nous corriger, c’est-à-dire examiner sans complaisance les insuffisances constatées à sur tous les plans : il y avait un manque d’agressivité notoire, même d’enthousiasme, la récupération collective n’existait pas : quand un joueur exerçait le pressing, personne ne le soutenait derrière, heureusement que contre l’Egypte, la défense a supporté tout le match.
Quel est votre pronostic pour la suite de la compétition ?
En toute sincérité, c’est très ouvert, la plupart des grands pays sont vulnérables et s’ils ne font pas attention ils peuvent perdre devant n’importe qui. Quand on revoit le match contre l’Egypte, on ne peut pas dire que le Cameroun méritait de passer devant ce dernier.
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