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Gradin : Accusé de subversion Ngando Picket personna non grata en Afrique du Sud (30.06.2010)
L’absence remarquée de la mascotte des Lions indomptables au pays de Nelson Mandela serait la conséquence d’un comportement jugé subversif qu’il aurait affiché dans les locaux de l’ambassade sud-africaine
à Yaoundé.En qualité de supporter, pour se rendre en Afrique du Sud pour la phase finale de la coupe du monde (Du 11 juin au 11 juillet 2010), il fallait essentiellement présenter un billet d’avion, un certificat d’hébergement et des tickets d’accès au stade pour se voir offrir presque automatiquement un visa. Ngando Picket, inconditionnel des Lions indomptables, et son groupe de supporters ont pu, nonobstant l’indifférence affichée à leur égard par les pouvoirs publics, rassembler tous les éléments constitutifs d’un dossier complet de demande de visa, mais ils n’ont jamais eu le précieux sésame qui ouvre les portes sud-africaines. Même les lobbies activés à Yaoundé par Henry Mouyebé, alias Ngando Picket, n’ont pu changer leur sort. Finalement, c’est derrière le petit écran, dans sa résidence du quartier Bonadibong, à Douala, que celui qui accompagne la sélection nationale dans presque tous les rendez-vous d’envergure internationale depuis 12 ans, a vécu l’humiliation des Lions pendant le premier tour du Mondial. «Jusqu’aujourd’hui, on ne m’a pas signifié pourquoi on a refusé de me donner le visa», affirme-t-il, abattu. Approché hier, en marge du match de quart de finale Argentine-Mexique disputé à Johannesburg, pour savoir pour quelle raison le visa d’entrée en terre sud-africaine avait été refusé à l’une des grandes figures des gradins des stades, un diplomate sud-africain, qui a voulu garder l’anonymat, a fait savoir que Ngando Picket n’a pas eu de visa parce qu’il avait menacé le personnel de la représentation sud-africaine à Yaoundé qui, selon lui, prenait tout son temps pour lui donner le visa. «En cette période où il faut être strict en matière de sécurité,
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quand un individu commence à vous montrer qu’il est dangereux, nous avons jugé nécessaire de le tenir loin de l’événement».
Dans les locaux de l’ambassade du Cameroun à Pretoria, un diplomate camerounais a, sous anonymat, confirmé les propos de son confrère sud-africain. «Trop de choses ont été dites sur l’insécurité qui menacerait le Mondial. Les autorités de ce pays, pour réussir leur compétition, ont décidé de filtrer et d’identifier clairement tous ceux qui entrent dans leur territoire. Il nous a été rapporté que Ngando, impatient d’attendre la réponse à sa demande de visa, a été faire du bruit à l’ambassade sud-africaine à Yaoundé. Ayant été informés de sa situation, nous avons tentés, en vain, de plaider pour lui. Malheureusement, ça n’a pas marché. C’est dommage, parce que c’est une mascotte qui était très attendue ici, pas seulement par les fans des Lions, mais aussi par de nombreux Sud-Africains qui ne le voyaient qu’à la télévision supporter le Cameroun dans un accoutrement extraordinaire».
Henry Mouyebé ne nie pas les faits. Mais, il jure qu’il n’avait pas haussé le ton ce jour là. «Je n’ai jamais fait le désordre là-bas. J’ai eu affaire à une fille qui m’a demandé trop de papiers. Exacerbé (Sic), je lui ai demandé si elle ne me connaissait pas. Et puis, j’ai fini par lui dire calmement que je vais en Afrique du Sud pour supporter les Lions. Je ne sais donc pas si ma manière de le dire l’a choquée», s’interroge Ngando Piket.
Si, depuis son engagement derrière les Lions indomptables, il n’a manqué à aucune phase finale de coupe d’Afrique des nations, les phases finales de coupe du monde ne sourient pas à cet aventurier de renom, âgé aujourd’hui de 53 ans. Derrière la sélection nationale, il n’a participé qu’à un seul Mondial, celui de 1998, en France.
Écrit par Nana Paul Sabin à Johannesburg
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