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Les championnats de vacances font full. (04.08.2003)
Eugène Dipanda
Des milliers de jeunes prennent d´assaut les aires de jeu de la ville.
Jeanine, 17 ans, ne semble plus vouloir quitter les lieux. Dans un angle de la cour de récréation, elle a aménagé une petite cuisine où elle passe ses journées à frire des crêpes et des beignets pour les spectateurs. Depuis le démarrage du championnat il y a trois semaines, plusieurs activités informelles de commerce ont ainsi vu le jour au coeur du site de l´école publique de Deido, où se dispute, comme chaque année, l´un des tournois de football les plus populaires de la ville de Douala. Malgré l´exiguïté de l´aire de jeu et une météo particulièrement désavantageuse, 32 équipes en provenance de tous les coins de la cité et réparties en quatre poules ont, une fois encore, renouvelé leur confiance aux jeunes du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, organisateurs de ce "Deido foot 2003". A chaque formation, il est exigé la rondelette somme de 15.000 Fcfa, représentant les frais d´affiliation au championnat. Les licences qui coûtent 1.000 Fcfa la pièce ne seront exigées, quant à elles, qu´à partir de la période des éliminatoires de la coupe.
Mais ce qui impressionne à Deido, ce n´est pas tant l´engagement des clubs; mais davantage l´engouement des populations pour ce loisir. Dès 8h du matin, moment prévu pour le coup d´envoi de la première rencontre de la journée, c´est déjà le plein d´oeuf. Malgré la loi en vigueur ici, qui impose un accès payant à 50 Fcfa dans l´enceinte de l´école publique de Deido (100 F Cfa de plus si l´on souhaite avoir une place assise sous ce qui tient lieu de tribune), jeunes désœuvrés, chômeurs, vacanciers et petits commerçants s´y retrouvent tous, certains pour soutenir un club, les autres pour faire de petites affaires ou, simplement, pour faire le beau. Certains y resteront jusqu´à la tombée de la nuit, à l´heure du coup de sifflet final de la dernière rencontre ! La raison de cette affluence sans cesse croissante, la participation au tournoi de certains joueurs de renom, ainsi que des stars du monde de la musique comme " l´avocat des femmes " Petit Pays, qui ne manque aucun de ces rendez-vous annuels pour faire étalage de ses capacités sportives.
Depuis sa création en 1990, le championnat de football inter-quartiers de Deido a en effet vu défiler des milliers de joueurs, dont quelques-uns, à l´instar de Raymond Kalla et Eric Djemba, font la fierté du Cameroun au niveau planétaire. Certains, joueurs des championnats officiels de première et deuxième division, en viennent même à déserter leurs clubs, pour évoluer dans ce terrain accidenté, régulièrement pris d´assaut par les chasseurs de talents. Les
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conditions de jeu ne sont pourtant pas encourageantes. Les joueurs ne sont pas assurés contre d´éventuels accidents. Ils ont juste droit à un modeste pansement après une blessure. Tout le contraire de ce qui se passe au stade Mbappè Lepe, où se dispute, depuis trois ans, un tournoi tout aussi populaire...
Formation
" Akwa foot 2003 " qui réunit vingt clubs cette année, a reçu l´onction de la Communauté urbaine de Douala. Il est organisé par l´association As Akwa qui fait partie intégrale du Mojas. Son président, Clément Araba, a fixé le taux de participation à 10.000 Fcfa Cfa par équipe, et 700 Fcfa pour la licence de chaque joueur. L´accès au stade est de 100 Fcfa, et les matchs se disputent tous les jours à partir du matin. A 15h généralement, le stade est libéré au profit de Caïman de Douala qui y effectue ses entraînements. Il existe un accord, apprend-on, entre le service des urgences de l´hôpital Laquintinie de Douala et les organisateurs de "Akwa foot 2003", qui consiste en la prise en charge rapide et à moindre coût des éventuels accidentés des confrontations. Au bout du rouleau, un budget de plus de 600.000 Fcfa servira pour la récompense des équipes victorieuses et des meilleurs joueurs du tournoi. Le but final, selon les organisateurs, étant "d’animer les jeunes et promouvoir des talents... ". Une philosophie d´ailleurs partagée par Hervé Emmanuel N´kom, qui finance, à grands frais, l´organisation annuelle d´un championnat de vacances au stade Marion de la Cité-Sic à Bassa; ou encore par un jeune passionné du sport roi, Paul Mouna, qui a déporté son " Calcio " de 22 équipes du Lycée Mongo Joseph au Parc des Princes de Bali. Un tournoi qu´il organise depuis trois ans, et qui a attiré des célébrités comme Samuel Eto´o.
Au "Rond-point Petit Pays" à Makèpè, au stade jouxtant la mairie de Douala IV à Bonabéri, et dans les regroupements pour "poussins" comme la Camrail Sports Academy, la passion pour le football et ses activités connexes est tout aussi grande. Si, d´un côté, certains participants doutent quelque peu de l´honnêteté des organisateurs; de l’autre, ces derniers eux-mêmes sont souvent en conflit avec les responsables des clubs qui ne payent pas à temps la totalité des sommes exigées. " Il y a pourtant des charges à supporter de notre part, comme la location de la sonorisation ou le paiement des primes aux arbitres. Il est donc important que les uns et les autres se montrent responsables afin que la fête du football que nous organisons au profit des vacanciers se déroule de la manière la plus sereine. En fait, notre seul intérêt est de les voir s´amuser... ", soutient un organisateur, entouré par une meute de revendicateurs...
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