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Un arbitre et un inspecteur de police bastonnés (28.07.2006)
C`était dimanche dernier au stade omnisports de Yaoundé, à l`occasion du match Canon de Yaoundé contre Sahel de Maroua, comptant pour la 24è journée du championnat d`élite de football.
La rencontre s`est soldée sur un score de parité (0-0). Elle opposait – en ce dimanche 23 juillet au stade omnisports de Yaoundé – deux équipes en quête du titre de champion du Cameroun. Canon de Yaoundé, classé troisième au championnat d`élite de football, reçoit son suivant immédiat. L`enjeu est donc important. D`où le public des grands jours au stade omnisports. Sur le terrain, les vingt-deux acteurs essaient de mériter cette confiance inattendue du public.
Canon de Yaoundé tient à la victoire. Mais les erreurs d`arbitrage frustrent les poulains de Dieudonné Nké. D`abord à la première mi-temps : une balle traverse la ligne des buts de Sahel de Maroua avant d`être sortie par un défenseur. L`arbitre ne bronche pas. Suffisant pour monter la tension dans les rangs des “Rouge et vert” de Nkolndongo. En deuxième mi-temps, un joueur de Canon est victime d`un accrochage dans la surface adverse. Un penalty est attendu. Seulement, l`arbitre central de la partie, Alain Giresse Tchoumba, n`y voit rien. Ce qui contribue à mettre le feu aux poudres. Si l`entraîneur de Canon déplore sportivement le résultat, le public opte pour autre chose.
La chair à Canon
Gaoussoumou Jean, directeur du stade de Garoua et par ailleurs arbitre, est molesté par les supporters de Canon. Il sert de chair à canon face aux supporters en colère. Ceux-ci l`accusent d`être l`agent de relais entre Sahel et l`arbitre de la partie. Jean Gaoussoumou revient de Buea, où il a dirigé une rencontre 24 heures auparavant. Yaoundé n`est donc qu`une étape de son chemin retour vers Garoua. Pendant le match, l`infortuné était pourtant à la tribune présidentielle. “ Une fois la partie achevée, il est descendu voir son camarade de promotion de l`Institut national de la jeunesse et des sports (Injs), Bella Eves Louis, aujourd`hui directeur des stades de Yaoundé ”, s`est plaint un observateur
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averti. C`est au cours de cette discussion que le deal aurait été conclu. “ Il a pris sur lui d`aller saluer les arbitres dans les vestiaires avant de remonter. Voyant la tension, il aurait alors demandé que ses collègues puissent bénéficier de la protection des forces de l`ordre. ” Alors que les arbitres sont au service financier du stade, Jean Gaoussoumou sort des vestiaires. Il ne se doute de rien. Pourtant, “ un supporter de Canon qui l`a vu aller dans les vestiaires a alerté les autres, prétextant que le directeur des stades de Garoua, natif de l`Extrême-Nord, avait remis une enveloppe aux arbitres. ” Les coups et autres violences vont suivre.
Un inspecteur de police en civil, par ailleurs arbitre, présent sur les lieux sort son arme pour dissuader la foule. Mal lui en prend. Puisqu`il est pris à partie à son tour. Il est bastonné et son arme est arrachée. Le directeur des stades de Yaoundé appelle, quant à lui, le 113 (forces de sécurité en intervention rapide) afin de bénéficier d`une couverture sécuritaire. En attendant, il négocie avec les supporters afin de baisser la tension. L`intervention de la gendarmerie de Ngousso ramène tout le monde à la raison. L`arme du policier est par ailleurs retrouvée. Une enquête est ouverte pour établir les responsabilités.
Les griefs contre l`arbitrage camerounais remontent à la 22ème journée du championnat d`élite en cours d`achèvement. Le match oppose à Yaoundé le Canon à l`Union de Douala. En effet, alors que Canon mène par un but à zéro, la pluie tombe sur la ville. L`arbitre central Dongo Ehoungue renvoie les deux parties dans les vestiaires. Au lieu de constater de l`impraticabilité de l`aire de jeu, il confie la tâche à ses deux adjoints, Joseph Lambi et Jean Maïoua. C`est sur la base de leur rapport verbal que le report de la rencontre est décidé. Au départ du stade, l`arbitre central de cette rencontre-là est transporté par un “ arbitre acquis à la cause de Union de Douala ”. Ce qui a fait dire que le match a été “ acheté ”. Depuis, le Canon de Yaoundé est installé dans ce climat de suspicion.
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