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De mémoire de Lions... (09.02.2008)
On attendait la Côte d`Ivoire et l`hôte ghanéen en finale de la Coupe d`Afrique des Nations 2008. Si l`affiche tant attendue se tiendra bien, samedi à Kumasi, avec pour enjeu une troisième place au goût forcément amer, le choc du continent mettra dimanche aux prises le Cameroun et l`Egypte, soit les deux pays les plus titrés dans la compétition. Une revanche à plus d`un titre pour des Lions humiliés déjà au premier tour par les Pharaons. Il y a 22 ans, les deux équipes s`affrontaient au sommet de l`Afrique. Un souvenir douloureux pour les Camerounais.
Il faut bien l`avouer, sous le poids de la ferveur populaire ghanéenne et de la fascination suscitée par la dream team de Gérard Gili, les Blacks Stars et les Eléphants ivoiriens partaient avec la faveur des pronostics, jeudi soir, à l`occasion des demi-finales de la Coupe d`Afrique des Nations. D`autant plus que le tenant égyptien, illustré par le vieillissant Ahmed Hassan, et le Cameroun, opposants des deux favoris de ce dernier carré de prestige, apparaissaient avant coup, et malgré un aplomb certain observé jusqu`alors, telles des nations sur le déclin, davantage redoutées et redoutables pour leur histoire que pour leurs arguments présents.
C`est dire si l`affiche du choc ultime n`était pas forcément attendue comme telle. Même si ce n`est pas faute d`avoir eu la courtoisie d`annoncer la couleur. Avant même de déjouer les prévisions des bookmakers face à la Tunisie, en quart de finale, Samuel Eto`o, passéà la postérité au cours de cette CAN 2008 depuis qu`il incarne le meilleur buteur de toute l`histoire de la compétition du haut de ses 16 réalisations, n`avait pas manqué de mettre en garde ses futures adversaires: "Un Lion, même maigre, est dangereux..."
1986, un précédent douloureux pour le Cameroun
Le Ghana, surpris dans les dernières minutes d`une demi-finale qui ne semblait pas devoir lui échapper, peut en témoigner: même médiocres dans le jeu collectif et tributaires des coups d`éclats de leurs individualités de choix, les Lions demeurent
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indomptables, imprévisibles et insaisissables. Certes apparus opportunistes, pour ne pas dire vernis, à plusieurs reprises, parfois cruellement dénués d`imagination et souvent coupables d`approximations techniques, les hommes d`Otto Pfister - lui-même promu sélectionneur en octobre 2007 dans des conditions quelque peu rocambolesques - ont su tirer pleinement parti de leur atout majeur: l`expérience.
Car plus encore que leurs homologues égyptiens, plutôt à leur avantage jusqu`à présent et dignes de leur statut de champion en titre, les Camerounais impressionnent par leur froide maîtrise, cette faculté de calmer les débats avant de frapper au moment opportun, héritage précieux d`un passé glorieux qui se chiffre à quatre titres continentaux. A ce niveau-là , seuls les Pharaons, justement, ont fait mieux, eux qui comptent cinq consécrations à leur palmarès.
Un équilibre des forces qui pourrait tout aussi bien être favorable aux Lions puisqu`en 1986, déjà , les deux nations avaient croisé les crampons en finale de l`épreuve. Un rendez-vous au sommet qui s`était soldé par un triomphe égyptien à l`issue d`une séance de tirs aux buts au suspense insoutenable.
Si l`on considère par ailleurs la gifle infligée d`entrée de compétition par les Pharaons aux coéquipiers de Rigobert Song (4-2), on imagine aisément que les Camerounais seront animés par un désir puissant de revanche ce dimanche. Un état d`esprit qui semble promettre un scénario d`une toute autre inspiration que celui qui avait dicté les échanges du premier round trois semaines plus tôt. En face, cependant, les Egyptiens ne devraient pas manquer de détermination. Intraitables dans cette CAN, si l`on excepte un partage des points avec la Zambie au premier tour, les Pharaons joueront à cette occasion leur septième finale continentale. Une habitude, donc, plutôt payante pour les enfants du Nil puisque les Pharaons n`ont craqué dans la dernière ligne droite qu`une fois dans leur histoire, en 1962, devant l`Ethiopie. Les Camerounais savent où trouver leur référence...
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