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Ronnie au Milan AC (13.04.2008)
D’accord avec Milan, Ronaldinho sera, sauf incroyable retournement de situation, Rossonero la saison prochaine. Mais saura-t-il trouver sa place aux côtés de Kaka, Pato… et peut-être Shevchenko ?
par Vincent Duchesne
Sacchi avertit le Milan AC
Rien n’est encore officiel, les supputations vont bon train concernant l’indemnité exacte de transfert, le montant global de son futur salaire… Et pourtant, l’arrivée de Ronaldinho au Milan AC n’est pas sans poser quelques questions. Le Brésilien n’a pas encore mis les pieds dans la capitale lombarde que certaines voix (célèbres) s’élèvent déjà pour protester ou plutôt avertir le club milanais d’un éventuel couac. Le premier à s’être ouvertement inquiété d’un tel transfert ? Arrigo Sacchi en personne ! L’ancien coach du Milan AC de la grande époque avec Gullit, Van Basten et Rijkaard s’est montré quelque peu circonspect dans les colonnes de Marca : «Le professionnalisme de Ronaldinho n’a jamais été vraiment extraordinaire. C’est certes un joueur talentueux mais il n’exploite pas complètement son talent. Maintenant il lui faut retrouver sa forme et redevenir un grand joueur car il n’a pas beaucoup joué cette année.»
Physique et professionnalisme pointés du doigt
Histoire d’en rajouter une petite couche, Sacchi n’a pas manqué d’égratigner implicitement Ronnie dont la nonchalance n’est plus à démontrer. «Avec moi les joueurs s’entraineraient dur, je ne serais pas intéressé par des joueurs qui ne travaillent pas dur. J’aime les joueurs qui s’entrainent avec passion, discipline et motivation. Les autres coachs ne donnent pas d’importance au travail et à la rigueur et ils font signer des joueurs qui font ce qu’ils veulent.» Le ton est donné. Il est vrai que les frasques de l’ancien Parisien, décrié pour son hygiène de vie, ont fait le tour du Monde. Et ont causé sa perte au FC Barcelone, excédé par les écarts à répétition de la diva, très décevante sur le terrain. Dans un tout nouvel environnement, bien plus austère que Barcelone ou encore Paris, Ronaldinho saura-t-il se tenir à carreau et oublier les soirées trop arrosées ou encore les sorties en discothèques ? L’autre grande interrogation concerne sa capacité à s’adapter à la préparation physique italienne réputée lourde et très difficile à ingurgiter. Pour un joueur qui n’est pas franchement un adepte des séances poussées et qui reste sur une saison quasi-blanche avec seulement 17 matches
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de championnat dans les jambes dont 13 en tant que titulaire, le doute est permis.
Comment Milan va s’organiser ?
Ronaldinho ne débarquera pas en terrain totalement inconnu. Avec Dida, Kaka, Pato sans oublier Emerson et peut-être Ronaldo, Cafu et Serginho – si ces derniers ne mettent pas un terme à leur carrière – le numéro 10 de la sélection auriverde sera entouré de bon nombre de ses compatriotes. De quoi faciliter l’intégration d’un prodige en quête de relance, recruté pour redorer le blason d’un club vieillissant incapable de venir concurrencer le grand rival, l’Inter, en championnat et de conserver son titre en Ligue des Champions. Mais quid de son positionnement sur le terrain ? Si les dirigeants lombards sont en passe de réaliser leur rêve de former un triangle d’attaque Kaka-Ronaldinho-Pato, reste à savoir si tout ce petit monde est capable de cohabiter sur un terrain. On en revient au même problème qu’en début de saison au FC Barcelone avec les «Quatre Fantastiques» (Henry, Eto’o, Ronaldinho, Messi). Frank Rijkaard n’a jamais trouvé la solution à l’équation. Carlo Ancelotti y parviendra-t-il ?
Trois Ballons d’Or à Milan ?
Dans l’obligation de s’exiler dans le couloir gauche en Catalogne, Ronnie semble vouer au même destin en Lombardie. On voit mal en effet Kaka céder sa place de meneur de jeu ou plutôt de neuf et demi, positionné derrière l’attaquant. A moins que ce dernier ne monte d’un cran. Et là, que faire de Pato, la nouvelle coqueluche du football brésilien ? Un sacré casse tête en perspective pour Ancelotti. Surtout que Milan n’a pas l’intention d’en rester là sur le marché des transferts. «Ronaldinho est incontestablement talentueux et son éventuelle arrivée n`annulera pas la venue d`un avant-centre de grande classe. Il n`y aura non plus aucun souci avec Pato, ce sont deux joueurs aux profils de jeu très différents», estimait le coach milanais. Un avant-centre qui pourrait bien être Andreï Shevchenko. «Il souhaite revenir. Il est faux de dire que je ne veux pas de Shevchenko. J`ai juste dit qu`il avait des qualités similaires à celles de Pato, mais ils pourraient facilement jouer ensemble». Des arrivées spectaculaires qui devraient pousser vers la sortie des joueurs tels qu’Alberto Gilardino, Filippo Inzaghi ou encore Ronaldo. On a tendance à dire qu’abondance de biens ne nuit pas. La preuve n’est pas venue de Barcelone. A Milan de faire mieux…
SPORT24.FR
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