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Entretien : “ Nous envisageons un championnat régional entre le Sud-Ouest et le Nord-Ouest ” (15.01.2007)
Le premier vice président de Mount-Cameroon analyse les sanctions prises contre son équipe et ses dirigeants, argumente sa ligne de défense et scrute l’impact social de ces décisions sur la population de la ville de Buea.
Comment vous sentez- vous après la rétrogradation en D3 (ligue) de votre club Mount Cameroon et votre suspension de 10 ans de toutes activités liées au Football par la Fécafoot ?
Cette affaire menace gravement ma santé. Je me retrouve à mon corps défendant au centre d’une malheureuse controverse qui touche une équipe née dans un esprit de réconciliation. Je suis d’autant choqué que je suis innocent. J’ai été entendu six fois par les enquêteurs et nulle part dans les différents procès-verbaux, il n’apparaît aucune preuve formelle contre Mount-Cameroon ou ses dirigeants. Au contraire, les accusateurs ont eux-mêmes reconnu que M. Belinga a tenté un rapprochement auprès des joueurs de Racing de Bafoussam à l’effet de les “ motiver ” contre Mount-Cameroon. Par ailleurs, et c’est un principe de droit, il appartient à l’accusateur d’apporter la preuve de ses allégations. En l’occurrence, il n’en a rien été…
Mais, il y a quand même le témoignage des joueurs de Racing qui vous accable...
Il n’y a aucune autre preuve que la lettre de dénonciation des trois accusateurs. Or, ce document est lui-même sujet à caution. L’auteur présumé de la lettre, M. Fotso Emmanuel (le directeur sportif de Racing, Ndlr) a reconnu qu’il n’en était pas le rédacteur. Alors ? On nous dit que la lettre a été rédigée à la gendarmerie. D’accord, mais pourquoi n’est-elle pas accompagnée d’un procès-verbal dûment rédigé à cet effet ? Sur le fond, la lettre est contredite par une autre qui met le doute sur la sincérité de l’acte des trois accusateurs. Et puis sincèrement, Mount-Cameroon avait-il besoin de soudoyer un adversaire déjà suffisamment démobilisé, qui n’avait plus rien à perdre ou à gagner ? Voilà une question à laquelle personne ne veut accorder d’attention. Pourtant il s’agit là du nœud du problème. A contrario, qui avait besoin de “ remobiliser ” cette équipe qui jouait pour la forme ? C’est bien Impôts, non ? Et c’est là où la présence de M. Belinga hébergé par un responsable de Racing à
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Bafoussam devient intéressante. Mais personne ne veut regarder de ce côté-là.
Voulez-vous dire que les sanctions n’ont pas été motivées ?
Cette décision a été prise avant même que la commission ne siège. Lorsque l’avocat de Mount-Cameroon plaidait, les membres dormaient allègrement et la partie adverse n’était pas dans la salle. Cette attitude laisse supposer que la commission avait déjà pris fait et cause et que Impôts connaissait le verdict… Sinon comment comprendre que seul Mount-Cameroon a été sanctionné ? La commission d’éthique comme vous l’appelez, devrait savoir que, mieux que quiconque, corrupteur et corrompu sont logés à la même enseigne. Tout ceci dénote d’une intention manifeste de nuire à Mount-Cameroon. Quand on sait que la caution qui devait appuyer la requête d’Impôts n’a pas été payée dans les délais, on se convainc facilement du parti pris dans cette affaire.
Que comptez-vous faire à présent ?
Nous avons interjeté appel de cette décision. Nous espérons simplement que les grossières erreurs consignées dans notre document vont enfin retenir l’attention de la Fécafoot à travers la commission des recours.
Et si finalement, ces sanctions étaient confirmées par la commission des recours ?
Nous sommes sereins quand à la capacité de la commission des recours à trier le bon grain de l’ivraie. Vous savez, le jour de la publication de ces sanctions, ma cour a été inondée par une foule de supporters furieux. Il m’a fallu beaucoup de tact pour les ramener à de meilleurs sentiments. Mais jusqu’à quand pourrais-je les contenir ? J’ai peur que la crise ne débouche sur un conflit social. Les supporters ont le sentiment que la discrimination entre anglophones et francophones s’étend sur les terrains de football. Nous continuons à lutter car nous pensons à l’unité du pays, conscients de ce que le football est aujourd’hui un élément important de cette unité. Si malgré tout, nous perdions, nous serions obligé d’envisager un championnat avec le Nord-Ouest pour continuer à nous amuser parce qu’il s’agit avant tout d’un jeu et que 3 ans, la durée minimale pour espérer retrouver Mount-Cameroon en D1, est très longue.
Par Entretien avec Frédéric BOUNGOU
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