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Coupe du monde 2010 : le défi africain (27.11.2007)
Les Africains en avaient rêvé. Depuis 2006, ils savent qu’ils tiennent leur coupe du monde de football. En 2010, c’est en Afrique du sud qu’aura lieu la grand’messe du football mondial. Mais pour y être il faudra se retrousser les manches. Il faudra passer par vents et tempêtes. Il faudra simplement se montrer digne de la confiance que la Fédération internationale de football a placée en l’Afrique du Sud en particulier et d’une façon générale au continent africain. Au demeurant, il y a bien longtemps que l’euphorie d’accueillir le Mondial sur le continent africain a laissé place à une angoisse permanente qui ne connaîtra son épilogue que le 11 juillet 2010 au soir de la finale prévue à Johannesburg. Entre temps, l’Afrique du sud devra démontrer sa capacité à bien organiser les choses.
Le défi qui lui est lancé est en tout cas très grand. Il s’agit de mettre à niveau les infrastructures (stades, hôtels, télécommunications, transports etc.) pour accueillir l’élite du football mondial. Le pays de Nelson Mandela traînant, par ailleurs, la réputation d’être un vrai coupe-gorge, un accent particulier devra être mis sur la sécurité, afin de permettre aux dizaines de milliers de férus de football qui viendront du monde entier de communier sereinement. Au moment du tirage au sort des éliminatoires du Mondial 2010 qui a eu lieu dimanche dernier à Durban, 928 jours séparaient cette étape du début de la phase finale. Et à l’occasion, les délégués des différentes associations du monde entier étaient curieux de savoir quel visage présenterait le Mondial sud-africain. Davantage, ils voulaient savoir si les choses avançaient dans le bons sens.
Une affaire africaine
La cérémonie du tirage au sort a permis de lever un pan de voile sur l’expertise sud-africaine. Une organisation impeccable, parfaitement calibrée en espace et en temps. Pour rassurer les sceptiques, le président de la République sud-africaine, Thabo Mbeki lui-même est monté au créneau pour dire que son pays sera prêt le jour J pour relever le défi qui lui a été lancé. Globalement, la philosophie générale du mondial 2010 a été dévoilée la semaine écoulée. Ainsi, l’affiche officielle du Mondial qui met en scène un footballeur ressemblant au Camerounais Samuel Eto`o Fils aux formes de l’Afrique en train de regarder un ballon est un programme. D’après ses
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concepteurs, c’est une invitation à la fête et à l’unité de l’ensemble du continent dans toute sa diversité, raciale et culturelle. Quant au slogan de la compétition, «Ke Nako: Célébrons l`humanité de l`Afrique» dévoilé en marge du tirage au sort des qualifications, il conforte cette idée d’unité et d’implication de l’ensemble du continent. «Ke Nako» veut dire «il est temps» dans trois des langues nationales sud-africaines (le Sesotho, le Setswana et le Sepedi). «Et il est en effet temps de changer la perception de l`Afrique pour la repositionner sous une lumière positive», indique la Fifa. Du reste, l’organe qui gouverne le football mondial affiche une foi et une confiance soutenues en l’Afrique du sud. Pour Sepp Blatter, pour tout ce que le football africain a donné au football, il mérite d’organiser le Mondial. Il ne doute du reste pas de la capacité des Sud-africains à accueillir l’élite mondiale en 2010.
Un défi sportif aussi…
La 19e Coupe du monde en Afrique du Sud est également attendue comme la phase finale du vrai test pour le football africain. Jusqu’ici, les Africains ont toujours joué hors de leurs bases avec un succès relatif. En 2010, les Africains vont jouer « à domicile ». Si cela ne veut pas dire grand-chose, les représentants africains bénéficieront à coup sûr, d’un environnement favorable et d’un public qui sera forcément plus nombreux que les poignées de supporters irréductibles qui se sacrifient souvent pour voyager en Europe, en Asie ou en Amérique Latine. Les équipes africaines devront donc se montrer au niveau pour franchir un palier supplémentaire en coupe du monde. Avec six pays qui vont représenter le continent en 2010, il serait temps de faire mieux que le Cameroun et le Sénégal, quarts de finalistes en 1990 et 2002. Dans tous les cas, de nombreux pays africains prennent progressivement conscience que le succès se construit. Et celui de 2010 doit se préparer dès à présent. Pour ceux des pays qui postulent à être les ambassadeurs du continent en 2010, le sillon a été tracé dimanche dernier avec le tirage au sort de la première phase des éliminatoires. Mais le chemin est long et semé d’embûches. Comme l’Afrique du Sud au niveau de l’organisation, il faudra que chaque pays se montre performant sur le terrain. Du reste, l’Afrique a rendez-vous avec l’Histoire dans moins de trois ans. Et il faudra être prêt.
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