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Histoire de Can : 1982 : La colère des populations (01.02.2006)
Sortis précocement de la Can libyenne, les Lions sont accueillis
avec des jets de pierre.
Justin Blaise Akono
"C`était le sauve-qui-peut à l`aéroport de Douala lorsque nous revenions de Tripoli", se souvient encore Onana Eloundou Elie alias Panka. L`ancien défenseur des Lions indomptables, révélation camerounaise de la 13è coupe d`Afrique des nations de football, ressasse ces souvenirs de la coupe d`Afrique des nations de football 1982 avec des gestes forts expressifs, accompagnés des éclats de rire, comme s`il venait d`échapper à la mort. Et pourtant, les Lions Indomptables ne sont pas passés loin de là. La délégation camerounaise conduite par le ministre de la Jeunesse et des sports de l`époque, André Ngongang Ouandji, descend à l`aéroport international de Douala, en provenance de Tripoli où se déroule encore la Can. Au bas de la passerelle, une foule nombreuse et en colère, attend. Pierres en main.
"C`est ça que vous êtes allés chercher là-bas, une élimination au premier tour?", lançaient certaines personnes dans le public, selon un ancien joueur qui faisait partie du voyage. Des jets de pierre, des insultes et bien d`autres menaces émaillent l`arrêt des Lions à l`aéroport et leur parcours de l`aéroport à leur sortie de la ville. Certains joueurs et responsables quittent discrètement les lieux pour éviter cet accueil des moins souhaitable. Onana Eloundou que le président du club (Fédéral de Foumban) est venu chercher à l`aéroport, se rappelle que "nous étions obligés de revenir plus tard à Douala pour dédouaner tout ce que nous avons acheté en Libye. Même la douane s`en était mêlée en nous obligeant à payer les colis", s`en souvient-il avec un brin de colère. En fait, les populations camerounaises avaient fondé beaucoup d`espoir en leur équipe nationale qui venait de se qualifier, pour la première fois, pour la phase finale de la coupe du monde
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de football disputée en Espagne.
Injustice
La dernière phase, contre le Maroc que le Cameroun bat en aller et retour, était encore fraîche dans leurs mémoires. Ces populations n`avaient donc pas pu digérer la sortie précoce des Lions Indomptables d`une coupe d`Afrique. Si toute l`équipe échappa à la vindicte populaire à Douala, l`encadrement technique lui, ressentit la colère des autorités sportives. L`entraîneur principal Zuric Branco et son adjoint, Atangana Ottou, furent limogés pour mauvais résultats. L`expédition libyenne des Lions indomptables se conclut tristement à la dernière journée du premier tour. Après deux matches nuls vierges respectivement contre les Black Stars du Ghana, futurs vainqueurs avec dans leurs rangs, un certain Abedi Ayew Pélé, et les Pharaons d`Egypte, le Cameroun rencontre le pays organisateur à la troisième journée pour un match déterminant. Les deux équipes réalisent un autre match nul (1-1) but de Grégoire Mbida.
L`histoire rapporte que, vers la fin de la rencontre, Roger Milla inscrit un but que l`arbitre invalide car, il dit avoir sifflé la fin du match. La protestation des Camerounais se solde par l`expulsion de Roger Milla, Thomas Nkono et Onana Eloundou, tous trois suspendus pour trois matches. Le Cameroun rentre la queue entre les jambes, frustré, alors que les pronostics étaient en sa faveur, au regard de ses performances, lors du tour éliminatoire pour la coupe du monde. Le même scénario se reproduira presque en partie en Espagne lors de la coupe du monde. Le Cameroun réalise deux matches nuls vierges contre le Pérou et la Pologne. Lors de la troisième rencontre, les Lions indomptables font match nul d`un but partout contre l`Italie. Grégoire Mbida inscrit l`unique but camerounais de la compétition lors de cette troisième rencontre, et un but de Roger Milla est refusé. Cette fois, lors du premier match contre le Pérou.
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