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COUPE DU CAMEROUN : LE STADE MBAPPE LEPPE TRANSFORME EN CHAMP DE BATAILLE (15.05.2006)
Les deux camps, qui s’affrontaient jusqu’ici dans les bureaux pour le contrôle de la ligue provinciale de football du Littoral, se sont produits en spectacle, samedi dernier, au stade Mbappé Leppé. Les autorités sont intervenues pour rétablir l’ordre.
“Vous savez, nous sommes dans la province du Littoral, et tout peut arriver ”, Léa Eyoum, vice-président de la ligue provinciale de football du Littoral, réagissait ainsi, quelques heures avant l’ouverture de la saison sportive dans sa ligue, lorsqu’on lui a demandé si les organisateurs avaient pris toutes les dispositions pour le démarrage effectif des activités. Cet après-midi du samedi, 13 mai, sur le terrain mythique du stade Mbappé Leppé, les faits n’ont pas démenti ses prédictions. Afin d’empêcher le déroulement des matches du premier tour des préliminaires de la coupe du Cameroun, Mbappé Essoka, le secrétaire général radié de la ligue provinciale de football du Littoral, a déversé sur l’aire de jeu, une cargaison de ”holligans”. La riposte du camp adverse, sous les ordres de Maurice Timegni, secrétaire général en poste, a produit des querelles violentes accompagnées de menaces. Renseignés, le sous-préfet de Douala 1er et des hommes en tenue, ont débarqué, alors que la dispute menaçait de dégénérer en une véritable rixe. Quelques-uns, qui affichaient leur récalcitrance, ont été menottés et embarqués, alors que les leaders de ce “ trouble à l’ordre publique ” ont été conviés chez le sous-préfet pour explication. Au bout du compte, les autorités, “ en attendant de voir plus clair dans ce dossier très complexe ”, ont ordonné que les matches se jouent. Dans la foulée, tous ceux qui avaient été interpellés, ont recouvré leur liberté.
Détournement de Fonds
Sur le terrain, malgré le retard accusé au niveau du programme, tous les matches ont été finalement joués. Certes, l’ambiance d’incertitude, dans laquelle étaient plongés les joueurs, a un tout petit peu atténué leur enthousiasme, mais une fois réchauffés, ils ont affiché des prestations alléchantes pour les quelque deux milles personnes présentes au stade Mbappé Leppé d’Akwa. Ailleurs, une dizaine d’autres stades à travers la province, étaient aussi plongés dans l’ambiance
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des retrouvailles. Lors de cette journée de lancement de saison sportive, qui a exceptionnellement eu pour rampe, les épreuves de la coupe du Cameroun opposant les clubs de deuxième division à celui de troisième division, aucune équipe phare de la ligue provinciale du Littoral n’a été laissée sur le carreau : Douala athlètic 2000, Caïman Fc, As Cetef, Pmuc Sporting Club, etc.
“ Comme nous avons pu démarrer, plus rien ne nous arrêtera. Après les matchs de coupe, nous allons enchaîner avec les matches du championnat de deuxième division ”, rassure Léa Eyoum qui apparaît désormais comme le responsable exécutif des activités de la Fécafoot dans la province du Littoral, après la radiation de Joseph Lima, le président élu. Le camp des radiés, composé de Mbappé, Lima et Abraham Tchato, le chef du département financier, ainsi que leurs soutiens qui se recrutent parmi les clubs et au sein même de la Fédération camerounaise de football, pense qu’il est très tôt pour les autres de crier victoire. “ On va poursuivra notre combat pour le respect de la légalité ”, affirme Emmanuel Mbappé Essoka.
La crise, qui perturbe aujourd’hui les activités du sport roi dans le Littoral, est née d’une affaire de détournement de fonds. Les radiés, qui accusent David Mayébi, leur parrain et mentor d’hier, d’avoir distrait de l’argent dans les caisses de la ligue provinciale du Littoral, avaient organisé une assemblée générale pour exclure ce dernier du conseil provincial. La hiérarchie de la Fédération refuse de valider cette opération et intime l’ordre aux initiateurs de revoir leur copie. Sans succès. Au contraire, les responsables du football dans le Littoral vont multiplier des actes d’insubordination qui ont tout l’air d’une insurrection. Pour rétablir son autorité, Iya Mohammed, le président de la Fécafoot, convoque tous les “ députés ” de sa Fédération qui lui donnent le pouvoir légitime de radier tous les “ rebelles ”. Ce qui est fait au mois de mars dernier. Mais, jusqu’à samedi dernier, les exclus, qui estiment qu’ils l’ont été injustement, ont multiplié, avec un succès relatif, des actes, pour empêcher le déroulement des compétitions dans la province natale du football camerounais…
Nana Paul Sabin
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