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Bertin Ebwellé:"Il n’y a pas de vision pour les jeunes" (09.03.2007)
Bertin Ebwellé, ancien international, entraîneur national adjoint des cadets. Quel regard portez-vous sur la formation des jeunes footballeurs au Cameroun ?
Il y a à mon avis, une absence manifeste d’une politique générale de formation des jeunes footballeurs au Cameroun. Et c’est une situation regrettable. Cette absence de vision commence principalement au niveau de la Fédération camerounaise de football. La preuve c’est que la direction technique n’a pas vraiment d’importance aux yeux des dirigeants de la Fécafoot. L’autre preuve c’est que chaque fois qu’il y a une assemblée générale, l’administration est toujours en vedette et on accorde que peu d’importance aux commissions techniques. Pourtant c’est elles qui peuvent suivre l’évolution du football et permettre de déceler les failles liées à la formation par exemple.
Mais pour le football des jeunes, il existe bien une commission à la Fécafoot ….
Pour quel résultat ? C’est la Direction technique nationale qui doit être chargée d’élaborer un programme sur cinq ou dix ans pour permettre aux différentes sélections nationales d’avoir de la matière. Il s’agit de mettre sur pied une politique générale de formation qui intègre la détection, la formation et le suivi des jeunes selon un canevas bien précis. Et ce travail ne peut par ailleurs être effectué qu’avec des cadres et éducateurs bien formés. Voyez-vous, l’encadrement des jeunes est très délicat.
Est-ce que la formation des jeunes vise pour seul objectif de fournir des joueurs aux équipes nationales ?
Pas uniquement. C’est pour cela que lorsqu’il y a une politique générale, même les équipes de première et deuxième division peuvent en bénéficier. Avec un travail de formation bien mené à la base, on peut se retrouver chaque année avec des centaines de jeunes qui auront assimilé les bases du football. La conséquence c’est qu qualité du spectacle s’améliore. Tous les jeunes formés ne deviennent pas tous des internationaux. Les moins vernis pourront au moins rendre les compétitions nationales plus intéressantes.
Toujours est-il qu’en l’absence d’une
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politique générale au niveau de la Fécafoot, on note la création spontanée de structures d’encadrement des jeunes footballeurs, Quel est votre avis à ce sujet ?
En tant qu’entraîneur national, j’apprécie cette évolution. Elle entre également en droite ligne de la large prospection que nous avons amorcée il y a quelque temps avec l’appui du ministre des Sports et de l’Education physique. Nous pensons que le ministre a vu juste. En parcourant le pays, nous jugeons aussi bien le niveau des joueurs que celui des éducateurs. A terme, il est question de parvenir à une information poussée sur la population des jeunes de nos lycées et collèges des différentes régions du pays qui s’intéressent au football. Dès lors, on pourrait les suivre. C’est le manque de politique qui fait que le suivi n’est pas là. L’idéal serait d’aboutir à la création d’un semblant de centre technique dans chaque province pour avoir toujours l’œil sur les enfants.
Mais la formation n’est rien sans pratique. Il n’existe presque pas de compétions pour les jeunes au Cameroun, du moins organisées par la Fédération…
Il en existe quelques unes. Mais ce n’est pas suffisant. Il faut arrimer les championnats des jeunes à l’année scolaire. Le nombre de matches est important pour les jeunes. C’est là qu’il acquiert des automatismes. Mais c’est la Fécafoot qui doit donner le ton. Il faut créer un comité technique qui va travailler pour assainir le niveau. Nos championnats de D2 et D3 ont des effectifs pléthoriques sans niveau.
Récemment des promoteurs de centres de formation se sont réunis pour réclamer la création d’une ligue spécialisée pour le football des jeunes. Que pensez-vous de cette initiative ?
C’est un voeu pour eux. Ils doivent attendre un avis de la fédération qui gère le football dans notre pays. Mais au lieu de s’obstiner à créer une ligue spécialisée, mon avis est qu’il faut créer, deux ou trois grands tournois dans les provinces. La fédération doit donc prendre ses responsabilités pour qu’il existe des compétitions de jeunes dignes de ce nom. C’est le nombre de matches qui importe pour les jeunes.
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