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Bertin Ebwelé : L’amour du football nous a dominé (04.07.2003)
L’ancien Lion indomptable s’est reconverti dans la formation des jeunes.
Propos recueillis par Jean Robert Fouda
On ne vous a pas beaucoup vu après le mondial italien de 1990…
Je suis allé, il y a sept ans, poursuivre ma carrière professionnelle en Indonésie, puis à Singapour durant deux saisons avant de retourner en Indonésie. En même temps j’ai suivi une formation d’entraîneur que je compte d’ailleurs mener jusqu’au stade d’entraîneur de football professionnel. Cela ne gêne en rien mes fonctions de directeur technique que j’assume au sein de la Colombe de Sangmelima depuis quelques saisons déjà. Tous les mercredis et vendredis. Il y a un entraîneur principal qui s’occupe des joueurs au quotidien. Lundi, mardi matin et le samedi, je me consacre aux jeunes de mon école de football à Yaoundé.
La Colombe de Sangmélima fait figure de moribonde, tout comme le football dans la province du Sud…
Le football a besoin d’une très grande solidarité. C’est ce qui manque à cette province, qui a pourtant d’énormes potentialités. Personne n’essaye de faire le maximum pour ouvrir un centre de formation et s’occuper des jeunes. Les clubs de cette province auraient eux aussi la chance d’évoluer en première division. Moi j’essaye d’apporter ma modeste contribution en donnant des conseils aux jeunes et en les aidant à intégrer les clubs de D1 de Yaoundé et de Douala.
Quelles raisons vous ont poussé à ouvrir un centre de formation de football de jeunes ?
Ce n’est ni un effet de mode, ni une recherche pécuniaire. Le Cameroun souffre encore d’un grand vide à ce niveau. On ne saurait confier la formation et le suivi des jeunes à la seule direction technique nationale. Nous pensons qu’il revient à tous ceux qui ont, par le passé, fait partie de l’équipe nationale, d’apporter les
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fondamentaux du football à tous ces poussins, minimes et cadets.
De quelles armes disposez-vous pour mener à bien ce projet ?
L’expérience. Aux jeunes de se montrer disponibles, sérieux et motivés pour entreprendre une carrière dans le football et non rêver de l’argent en premier. L’école de football " Musango " (située au quartier Biyem-Assi à Yaoundé, Ndlr) n’a pas d’infrastructures particulières. Nous jouons sur la terre ferme. En attendant que les autorités décident peut-être enfin de résoudre le problème d’infrastructures sportives.
Quel regard portez-vous sur l’équipe des Lions indomptables d’aujourd’hui?
Je constate avec fierté que la nouvelle génération est aussi habitée par l’esprit de conquête. La seule différence réside au niveau de l’entretien et des revenus qui sont supérieurs à ceux que nous gagnions à notre époque. L’amour du football nous a dominé.
Vous opérez une reconversion sans toutefois quitter le football, contrairement à beaucoup de vos coéquipiers qui tirent le diable par la queue…
C’est l’absence d’un profil de carrière. C’est à la Fécafoot de poser les garde-fous pour permettre aux internationaux d’assurer leur reconversion. Tous d’ailleurs désirent continuer à servir la nation et le football. La génération d’aujourd’hui est beaucoup plus entreprenante. Des cabinets de consultants se multiplient et les joueurs se lancent de plus en plus dans les affaires.
Quelle image gardez-vous de Marc Vivien Foé ?
Ce fut une consternation de vivre le drame en direct. Marc que j’ai côtoyé dans le Canon était quelqu’un de merveilleux et surtout de très généreux. Pour lui rendre hommage, la Coupe du tournoi (qui démarre mercredi prochain) de l’école de football " Musango " lui sera dédiée. Nous comptons d’ailleurs inviter toute sa famille à ladite finale.
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