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Lions indomptables: Les nouveaux hommes forts de la révolution Volker Finke (08.06.2013)
© Christian TCHAPMI
Il faut un peu de tout pour faire une victoire. Le nouvel entraîneur de la sélection nationale fanion en est conscient et compte constituer une équipe compétitive, volontaire, entreprenante et solidaire.
Il faut un peu de tout pour faire une victoire. Le nouvel entraîneur de la sélection nationale fanion en est conscient et compte constituer une équipe compétitive, volontaire, entreprenante et solidaire. Un groupe, fruit de l’alliage entre la vieille et la jeune gardes. Dans l’un comme dans l’autre camp, ce n’est pas le talent qui manque. Zoom sur ces footballeurs sélectionnés pour implémenter la nouvelle école allemande dans une tanière en quête de résultats.
1.- Marvin Matip : quand le rêve devient réalité
Sa convocation pour le match amical de dimanche dernier à Kiev a dû lui arracher un large sourire. Lui qui brûlait depuis des lustres à porter le maillot de l’équipe nationale avec laquelle il rêve de démontrer son immense talent. Après quatre ans d’impatience, revoici donc Marvin Matip sur les tablettes d’un sélectionneur national de l’équipe du Cameroun. Il a fallu du temps et le jeune défenseur Fc Ingolstadt en Allemagne, réalise là un rêve d’adolescent : jouer pour le pays de son père. Un rêve qu’il a vu défiler sous ses yeux en 2010 lorsque la Fédération internationale de football association (Fifa) lui a donné la permission de changer de nationalité sportive.
Mais c’était sans compter que la volonté des hommes contrarie bien souvent la bonne volonté du destin. Finalement, c’est trois ans après qu’il réussit à intégrer la tanière des rois de la forêt dans un contexte marqué par un changement pour le moins inopinée à la tête de l’encadrement technique de la sélection fanion. Qu’importe ! Pour un baptême du feu, Marvin Matip a largement dépassé la barre du match test. Sa vitesse, sa puissance, sa polyvalence et son excellent jeu de tête ont conquis le cœur de Volker Finke qui n’a pas hésité à le garder dans le groupe où il doit désormais évoluer aux côtés de son frère cadet Joël Matip. Le défenseur de 28 ans est conscient que sa convocation au sein de ce groupe où des grosses pointures se bousculent dans le compartiment défensif, est beaucoup plus liée à une envie de préparer la relève plutôt qu’à chercher un bouche-trou. Il est donc temps pour lui de suivre sa bonne étoile et de convaincre sur le terrain.
2- Raoul Cédric Loé: Le bleu qui joue dans la cour des grands
Son nom ne renvoi pas à une référence. A la vérité, Raoul Cédric Loé est un nom encore méconnu du public sportif camerounais. Et pourtant le jeune footballeur né en France (le 31 janvier 1989 à Courbevoie dans les Hauts-de-Seine) de parents camerounais est titulaire incontesté cette saison à Osasuna, club de l’élite espagnole, où il se fait respecter en dépit de quelques blessures qui l’ont souvent éloigné des pelouses. Avec ses 25 matches de Liga dont 18 titularisations, deux passes décisives et deux buts dans les jambes, Loé a impressionné Volker Finke lors de la rencontre amicale face au Onze ukrainien. « J’ai vu des joueurs qui ont d’énormes potentialités et qui montrent qu’ils ont envie d’aller loin dans cette équipe. C’est par exemple le cas de Raoul Cédric Loé qui a été impeccable pendant tout le match. C’est vraiment encourageant », a vanté le technicien allemand qui ne jure plus qu’en son nom. Utilisé dans tous les postes de l’entrejeu, le joueur tape à l’œil par son volume de jeu, sa fraîcheur physique, ses qualités techniques et athlétiques. Supervisé quelques fois par l’entraîneur des gardiens de buts Jacques Songo’o, c’est finalement Jean Paul Akono qui l’a repéré et a été aussitôt conquis par la polyvalence de ce jeune fauve parti des terrains vagues de la région parisienne, pour se retrouver en train de jouer au Camp-Nou.
Lui qui a été repéré par les émissaires basques de l’Osasuna Pampelune lors des confrontations entre Ceuta et le FC Barcelone (Coupe du roi). Après avoir été convaincu,
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il signe en août 2011 et évolue une partie de la saison avec l’équipe réserve. Mais le staff de l’Osasuna ne lui faisant confiance, lui offrira un nouveau contrat, portant jusqu’en juin 2015, et en lui donnant, dès le début de la saison, une place de titulaire qu’il saura fructifier par des prestations remarquables, et remarquées. Souvent décrit comme un milieu défensif Loé a été replacé plus haut (il évolue souvent en soutien de son attaquant) par José Luis Mendilibar, entraîneur de l’Osasuna. Le colosse de 1m 92 pour 83 Kg a des arguments pour aller à la chasse aux Eperviers dimanche prochain. Finke n’attend que ça.
3.- Sammy Ndjock: l’araignée tisse sa toile
Première convocation, première titularisation. Cela n’arrive pas tous les jours. Le jeune gardien de but du club Turc de l’Antalyaspor qui a gardé les goals de la sélection nationale dimanche dernier à Kiev, peut remercier le bon Dieu pour le talent et la chance qu’il a. C’est que Sammy Ndjock, détecté il y a quelques mois par Magnusson, n’a pas eu le temps de « chauffer les bancs » de touche comme c’est généralement le cas chez les gardiens de buts. Volker Finke qui est pratiquement tombé sous son charme, lui a donné sa chance en lui confiant la cage des quadruples champions d’Afrique. Ses forces : son opiniâtreté, son engagement, sa discipline dans les rangs et son désir de toujours vouloir être au dessus de la mêlée.
En l’absence de Charles Itanje le 02 juin dernier, le gardien titulaire des Lions, Sammy Ndjock a prouvé qu’il a lui aussi sa place dans cette équipe qui souffre d’un véritable leader dans les buts depuis la « retraite anticipée » d’Idris Carlos Kameni.
S’il venait à être de nouveau titularisé ce dimanche, Ndjock qui est en concurrence avec Itanje et Feudjou pourrait saisir sa chance en montrant au public camerounais qu’il est certes une petite araignée, mais qui tisse déjà d’énormes toiles. Né le 25 février 1990, Sammy Ndjock est un footballeur international de nationalité camerounaise. Il fait ses débuts à Lille (France) entre 2006 et 2010. Au début de la saison 2010-2011, il rejoint le club Turc de l’Antalyaspor. Le 30 août de la même saison, il livre son premier match en tant que footballeur professionnel, contre Trabzonspor. Par moment, il bénéficie de la confiance de ses entraîneurs. Il a été convoqué en sélection nationale, le 14 mai 2013.
4.- Enoh Eyong Tarkang: le «king» reprend sa couronne
Pour son come back en sélection nationale, l’ancien sociétaire de l’Ajax d’Amsterdam carbure au diesel. En témoigne son incroyable volume de jeu lors du match Cameroun-Ukraine de dimanche dernier. Une performance qui vient briser le silence maussade qui a régné au lendemain de la sanction infligée par la Commission de discipline de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) qui accusait Enoh Eyong d’avoir participé à la fronde survenu dans l’affaire du match amical non disputé des Lions contre l’Algérie en novembre 2011. Après cette page sombre, le joueur, régulièrement convoqué, a été luminé par les blessures. Son retour cette fois sonne donc comme le retour de la stabilité au milieu de terrain des Lions, très critiqué ces trois dernières années pour son manque de fluidité.
C’est donc le retour du « king » puisque aux yeux du grand public, Eyong Enoh est avant tout ce milieu de terrain infatigable et fort à l’aise techniquement qui s’est permis de faire douter les plus grands clubs du monde. Tout au plus le sociétaire de Fulham Fc (Angleterre) incarne également pour beaucoup la figure africanisée du footballeur évangéliste, tel que l’on a pu le voir au Brésil avec Kaka, Lucio ou Tizié en Cote d’ivoire. Sa foi il ne manque pas de la porter avec lui dans les stades, en sélection comme en club. Ses buts, un don de son Dieu ; qu’il ne manque jamais de remercier. Avec lui sur la pelouse le 09 juin prochain, les Eperviers vont sans doute maudire le jour où ils ont accepté de partager une même poule avec les Lions indomptables. Just wait.
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