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La main du destin (07.12.2009)
Jean Marie NZEKOUE
On n’apprend rien à personne en disant qu’on peut tout faire de la main, y compris loger un ballon de football au fond des filets. Ce n’est pas l’ami Henry qui nous démentira. Et dire que la main est désormais incontournable au plus haut niveau, jusqu’à la prestigieuse cérémonie du tirage des différents groupes de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud. La main du destin s’est donc invitée au cœur de l’événement du 4 décembre dernier au Cap, retenant en haleine des centaines de téléspectateurs dans le monde entier.
Avant le verdict final, l’appréhension était de mise pour chacun des pays qualifiés, y compris les fameuses têtes de série, quant à l’identité des futurs adversaires dévoilés par un simple jeu de…main. On ne parlerait pourtant pas de tricherie, tant les choses étaient claires pour tous dès le départ. Une actrice célèbre, un footballeur de renom, une chanteuse à succès ont tour à tour prêté leur main au destin. Avec des fortunes diverses. Certains s’en sont tirés à bon compte. D’autres ont subi en revanche les foudres d’une main décidément trop lourde. C’est le cas de le dire pour les représentants africains et principalement l’équipe de Côte d’Ivoire qui se voyait déjà « champion du monde »(sic) et qui doit d’abord battre le Brésil pour réaliser le vœu cher au capitaine Didier Drogba. Le Nigeria aura, quant à lui, le devoir de franchir, une fois de plus, l’obstacle argentin. Au rang des veinards, on peut citer cette France à la qualification controversée, mais qui semble depuis toujours protégée par une main invisible. Tenez : après avoir affronté en phase qualificative Chypre, l’Islande, les Iles Féroé et autres contrées
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exotiques de la planète foot, les Bleus ont eu l’insolente baraka d’éviter au premier tour le Brésil, l’Espagne, l’Allemagne, l’Argentine, l’Angleterre…pour se retrouver dans le groupe chapeauté par l’Afrique du Sud considérée comme la plus faible des têtes de série. Espérons qu’on ne dira plus que l’ami Domenech et ses prévisions astrologiques ne servent à rien ! Regardez l’Espagne, seule maîtresse de son groupe en compagnie des petits cousins du Chili ou du Honduras. Regardez l’Allemagne sans peur ni reproche. Que dire de l’Italie éternelle et toujours présente aux grands rendez-vous ?
Et le Cameroun ? A la vérité, il n’a pas à trop se plaindre en compagnie des Pays-Bas, du Danemark et du Japon. Ne faisons pas la fine bouche car nous aurions pu affronter des adversaires plus redoutables dès le premier tour.
Si leçon il y a à tirer, on reviendra toujours sur l’adage selon lequel les grandes équipes ne meurent jamais. Sans nier leurs valeurs intrinsèques, elles sont en plus servies par un élément imprévisible et déterminant : la chance qui accompagne souvent les vainqueurs. Mais la bonne veine ne peut, à elle seule, conduire vers la plus haute marche du podium. Les Lions Indomptables auraient d’ailleurs tort de sous-estimer leurs futurs adversaires quand on connaît les sueurs froides que nous ont données en éliminatoires, le Togo, le Gabon ou le Maroc jugés plus faibles. Il nous appartient dès lors de nous donner illico les moyens de la victoire. Sur nous-mêmes et sur les autres, par un timing détaillé et une organisation méthodique. Le laxisme, le laisser-aller et l’improvisation n’ont jamais produit un champion du monde. Alors vigilance et au travail !
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