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Roger Milla : “Song ne jouera peut-être pas la Can 2010” (16.02.2008)
Dans une interview exclusive, l’ambassadeur itinérant juge les performances des Lions durant la Can 2008, évoque au passage la question de la relève au sein de l’équipe.
Quel bilan faites-vous de la Can 2008 ?
Nous avions eu une coupe d’Afrique des nations très disputée, riche en couleurs et, surtout, sur le plan sportif, une compétition pleine de buts. Parce que depuis très longtemps, l’on n’avait plus vécu une telle offensive en première ligne, les avants centres et les milieux de terrain étaient de la fête. Cette 26ème édition de la coupe d’Afrique des nations a permis de relever le niveau du football africain.
D’après une certaine opinion, le Cameroun a atteint la finale par le fruit du hasard, étant donné qu’avant le début de la compétition, il n’était pas donné favori. Etes-vous de cet avis ?
Chacun est libre de donner son opinion. Mais, quand il s’agit d’évaluer le travail qui a été fait, il ne faudrait pas certaines personnes soient de mauvaise foi. Il est vrai que après le premier match de poule face à l’Egypte, personne ne donnait une chance aux Lions indomptables après la défaite. Nous étions très mal partis. Des gens ont pensé que le Cameroun ne pouvait pas relever la tête. Ce scepticisme s’est noyé à travers l’engagement qui s’est déployé dans les autres rencontres, l’esprit lion s’est fait ressentir, ce qui a permis de faire de bons résultats. C’est la résultante d’un travail d’équipe qui a été l’origine de cette brillante performance. Ce n’est pas par hasard que le Cameroun a réussi à battre la Tunisie en quart de finale, et le Ghana en demi finale. Ceux qui véhiculent cette opinion ne font que de la mauvaise foi. Cette expression ne peut que présenter une sorte de mécontentement de certaines personnes qui ne voulaient pas que le Cameroun fasse un parcours honorable à cette Can 2008.
Pensez-vous que le manque de préparation peut-être à l’origine de l’absence de cohésion au sein de l’équipe ?
Il est évident que l’équipe n’avait pas le niveau de cohésion souhaité. Mais, l’on n’a pas toujours bien joué pour faire de bons résultats. Je pense que le football africain est fait ainsi. Lorsque l’on a l’ambition d’atteindre le niveau supérieur d’une compétition comme la Can, l’on est obligé de changer tactiquement les données. Je pense que c’est ce que le Cameroun a fait ! Par la suite, le staff technique a pu retrouver ses repères, en mettant sur pieds un système de jeu qui marche à merveille jusqu’en finale. J’ose croire qu’avec la venue des échéances futures, un autre système de jeu sera mis en place et, bien évidemment, avec un succès escompté.
L’instabilité des entraîneurs aurait été parfois la cause des contre-performances de notre équipe fanion ?
Pour le cas de la Can 2008, s’il faut s’en tenir
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au premier match, cela peut se justifier. Pour les deux dernières rencontres du premier tour, beaucoup de données ont changé. Parce que plusieurs facteurs ont permis la continuité de notre équipe vers le succès, ce qui nous a poussé à faire de bons résultats. Il est aussi vrai que nos entraîneurs n’ont pas été très actifs, parce que l’équation de la mauvaise préparation n’a pas été résolue pour que notre équipe nationale retrouve sa stabilité.
La relève est-elle assurée avec l’existence du phénomène des cadres au sein de l’équipe ?
La réserve des footballeurs ou bien des cadres ?
Les joueurs clés de l’équipe, à l’instar de Song Bahannag et autres Géremi Njitap ?
La relève est assurée… Song Bahanag peut-être ne jouera pas la Can 2010. Pour ce qui est du cas de Gérémi Njitap, il a du jus dans les jambes pour disputer la prochaine coupe d’Afrique des nations. L’essentiel à faire pour le staff technique est de bien l’utiliser, de ne pas l’éparpiller dans les tous les compartiments de l’aire de jeu, où on le retrouvait comme milieu de couloir droit, parfois arrière droit… L’encadrement technique doit trouver à Gérémi Njitap un poste où il est efficace. Parce qu’à un moment, de mon point de vu, je le vois bien dans le couloir droit de la défense. Et je me réjouis de l’éventuel retour de Lauren Etamè Mayer comme je l’ai lu dans un journal. Si son retour est confirmé, cela fera une belle paire. Gérémi et lui s’entendaient bien sur le couloir droit.
La phase éliminatoire de la Can et le Mondial 2010 pointent déjà à l’horizon. Le Cameroun va-t-il rouler sur du velour ?
Aucune équipe ne peut prétendre rouler sur du velours. La preuve en est que, lors de cette Can 2008, la Côte d’Ivoire a cru devoir rouler sur du velours et l’on bien vu ce qui s’est passé par la suite dans le parcours de cette équipe des Eléphants. Je pense qu’il faudrait que l’encadrement technique se mette véritablement au travail pour mener un travail de prospection, de détection de nouveaux talents qu’il va falloir introduire au sein de la sélection nationale. Nous avons une bonne pléthore de joueurs à l’étranger, à l’instar du jeune Ngog qui est sociétaire du Paris Saint Germain en ligue 1, en France. Si l’on me donne le feu vert, il est possible de convaincre ce jeune compatriote qui a la double nationalité de venir jouer avec le Cameroun, parce que, à l’heure actuelle, il n’est pas encore sûr d’évoluer dans l’équipe de France. Un important défi l’interpelle avec l’équipe du Cameroun, où il aura la possibilité de pouvoir disputer la coupe du monde à plusieurs reprises. C’est à l’entraîneur qui sera là de mener ce vaste travail de détection qui doit aboutir à la composition d’une équipe pour la Can et le Mondial 2010.
Propos recueillis par
Olivier Mbéllé
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