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ACTUALITE |
02.04.2012
“Nous continuons d’évoluer dans l’imperfection”
Patrick Mboma. Au Cameroun pour annoncer son jubilé, qui se tiendra du 24 au 26 mai 2012 à Yaoundé, le ballon d’or africain 2000 se rappelle les grands moments passés avec les Lions indomptables.
Quelles sont les vedettes que vous invitez pour votre jubilé ?
Il m’est difficile de donner des noms maintenant, parce que je connais les difficultés que les joueurs en activité ou à la retraite ont à se libérer.
Mais je vais quand même citer des noms, parce que je travaille là-dessus depuis un mois et quelques joueurs m’ont confirmé qu’ils seront là. Il s’agit de certains joueurs avec qui j’ai joué, d’autres que j’ai connu dans ma carrière de footballeur et après. Il s’agit de Momo Sissoko, Georges Weah, Bernard Lama, Lilian Thuram, Samuel Eto’o, Rigobert Song, Raymond Kalla, Hidetoshi Nakata. Mais il y a bien plus de joueurs et de personnalités annoncés qui viendront à ce jubilé pour offrir un spectacle de qualité.
Ne pensez-vous pas qu’il y a un risque à inviter certains joueurs qui ne sont pas en bons termes pour cette fête que vous souhaitez belle ?
Question pertinente. A vrai dire, je n’y ai pas pensé. J’estime qu’on n’a pas toujours de comptes à rendre aux uns et aux autres ; qu’on ne peut pas toujours être ami avec tout le monde. Moi-même, je ne suis pas ami avec tous les joueurs avec qui j’ai évolué, même en équipe nationale. Mais ça les regarde, parce que là, il s’agit de faire la fête, de partager. Là, on ne jouera pas pour la gloire, on ne jouera pas pour une prime de match. On ne jouera pas pour faire autre chose que faire plaisir aux gens qui auront manifesté l’envie de s’amuser. J’en appelle à l’intelligence de tous. Je ne connais aucun footballeur stupide au point de ne pas faire la différence entre l’humain et le sport. Moi, j’invite les gens que j’ai envie de voir. Certains ne pourront pas répondre présents, d’autres ne voudront pas. J’imagine les personnes auxquelles vous pensez, mais je ne peux vraiment pas faire attention à ça. S’il y en a un qui doit aller dormir à 10 km de l’autre pour pouvoir jouer à côté de lui, ça m’ira très bien.
Surtout que le match opposera le Cameroun au reste du monde…
Ce sera d’abord ma fête, la nôtre, avant d’être la leur.
Pourquoi votre jubilé est-il organisé 12 ans après le terme de votre carrière, y a-t-il eu des craintes ?
Oui. La première crainte était celle de me demander si je pouvais offrir un jubilé à la hauteur des attentes du public et ceux qui m’ont accompagné dans ma carrière. Mais je suis tombé sur Léonie Bwemba Toulou, qui m’a encouragé à le faire. Elle m’a vraiment poussé pendant plusieurs années en me demandant de poursuivre l’aventure avec elle. En ayant suivi plusieurs de ses actions, je pense notamment à la nuit des stars, je pense à son professionnalisme, je me suis rendu compte qu’elle avait beaucoup de cran et que c’est une sœur avec laquelle je me devais de partager de grandes joies et mon jubilé en est une.
Vous avez arrêté votre carrière à 35 ans, alors que vous pouviez encore continuer. Qu’est-ce qui explique cela ?
J’ai eu des soucis physiques, notamment au genou après la Coupe d’Afrique 2004. J’ai subi une opération et j’ai dû prendre ma retraite internationale. Même si je donnais l’impression d’être en forme, ça n’allait vraiment pas, car ce sont mes jambes qui me portent. Je compensais avec la tête, mais à un moment donné, ça n’allait plus, raison pour laquelle j’ai commencé par réduire mon temps de jeu avec les Lions indomptables, avant de me retirer définitivement bien avant la fin de mon contrat. Les 18 derniers mois de ma carrière n’ont pas été très aisés, et croyez-moi, si j’avais pu, j’aurais continué à jouer. Il était délicat pour moi de me retirer, mais c’était un devoir physique.
Durant votre carrière avec les Lions indomptables, qu’est-ce qui vous aura le plus positivement marqué et qu’est-ce qui vous aura le plus déplu ?
Avec les Lions indomptables, j’ai été marqué par plusieurs faits, mais deux m’auront le plus touché. Je me souviens d’abord de notre retour de la Coupe d’Afrique des Nations 2000 que nous avons remportée contre le Nigeria ; c’est un moment inoubliable pour nous qui étions allés à cette compétition à bord d’un avion militaire. Quand nous sommes revenus, il n’y avait plus de discorde, plus de distinctions ethniques. Il y avait un seul Cameroun, un Cameroun joyeux, un Cameroun qui riait. Je n’oublierais jamais la nuit où nous sommes descendus de l’aéroport de Nsimalen. De Nsimalen au centre ville de Yaoundé, j’ai vu des Camerounais alignés le long des rues, alors qu’il se faisait tard. Ce jour-là, j’ai eu l’impression que nous avons fait du Cameroun un seul et unique pays. Nous avions fait quelque chose de particulier, j’en suis très fier. Ensuite, je pense au 30 septembre 2000, quand, après deux heures de lutte contre les Espagnols à Sydney [lors des jeux Olympiques, ndlr], nous avons obtenu la première médaille d’or olympique en football pour le Cameroun. Sur le podium, quand on a chanté l’hymne national, ça a été un moment particulier. J’étais particulièrement fier de faire partie de ces 18 combattants qui ont permis à tout le peuple camerounais de vivre ces grands moments, alors que les dirigeants n’étaient pas forcément avec nous, que le public, à cause de la distance, n’était pas aussi présent qu’il l’est à Yaoundé. Par contre, j’ai été dégoûté, sans entrer dans une quelconque polémique, par le fait que les choses ne changent toujours pas, malgré tout ce que nous faisons. Il s’agit du comportement de nos dirigeants. Si nous avons eu les défaites que nous connaissons, c’est à cause de cela. Nous ne faisons pas ce qu’il faut et malgré tout, je déplore le fait que nous continuons à évoluer dans l’imperfection.
Quels sont les entraîneurs et les joueurs qui vous auront le plus marqué ?
C’est une question assez difficile, mais pour ce qui est des entraîneurs, je vais me jeter à l’eau : un seul nom me revient à la tête, c’est celui de Pierre Lechantre [entraîneur des Lions de janvier 1999 à août 2001, ndlr]. Il est arrivé sans un background impressionnant, même s’il avait une carrière de joueur qui parlait pour lui. Il a su, en deux ans, donner une dynamique aux Lions indomptables et l’équipe s’est retrouvée leader en Afrique. La façon avec laquelle on est arrivé au Ghana en 2000, je ne parle pas de l’avion militaire qui nous a transportés, mais de l’état d’esprit avec lequel on est parti, a fait qu’on était sûr d’aller jusqu’au bout de la compétition. Pierre Lechantre avait réussi à donner une âme à l’équipe, un style de jeu. Tout ceci a fait du Cameroun l’équipe africaine la plus impressionnante de ce début de siècle.
En ce qui concerne les joueurs, je suis obligé de partager en trois, parce qu’il y a eu différentes époques dans ma carrière. J’ai commencé par vivre les Lions avec Rigobert Song, avec qui je partageais beaucoup. Je parlerais par exemple de notre aventure à Metz où nous avions une chambre commune. Rigobert Song a été un valeureux et vaillant capitaine, il nous a aidés à porter haut les couleurs du Cameroun et je pense que pour tout ce qu’il est comme joueur, comme personne, je me dois de le mentionner. Ensuite, il y a eu Pierre Wome, qui a même fait de moi le parrain de Yannick, son premier fils. Mais je regrette qu’aujourd’hui, nous n’ayons plus les rapports que nous avons eus à une certaine époque. Pour terminer, je pense à Idriss Carlos Kameni, qui est arrivé dans ma vie de façon spéciale pendant les jeux Olympiques à Sydney en 2000. Je me suis retrouvé à lui donner les conseils qu’un aîné peut donner à un jeune de 16 ans qui vient défendre les cages du Cameroun dans une grande compétition. Donc, c’est un moment qui est resté gravé en lui et qui est resté gravé en moi. Ça fait qu’aujourd’hui, nous soyons des amis inséparables.
Après votre jubilé, à quoi comptez-vous vous consacrer?
J’avais annoncé, quand j’étais encore un Lion en activité, qu’au terme de ma carrière, je me dirigerais volontiers vers une contribution à l’effort de construction du football et du sport camerounais en général. Après réflexion, j’ai proposé mes services de façon claire et bien pensée à nos dirigeants après la Coupe du Monde 2010. Je me suis assis longtemps à travailler pour le développement du football camerounais, j’ai beaucoup d’idées, mais jusqu’aujourd’hui, la possibilité de m’exprimer sur ce terrain ne m’est pas donnée. J’en profite pour dire que j’ai attendu, beaucoup attendu, mais je ne suis pas sûr de pouvoir attendre bien longtemps encore. Je le dis une énième fois, je suis à la disposition du Cameroun, mais je ne peux pas m’imposer sans cette volonté de nos dirigeants. Je suis gêné de ne pas pouvoir continuer à rendre des services à mon pays.
Propos recueillis par Ateba Biwolé
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